Des pertes difficiles à compenser
La Russie a déjà perdu 900 soldats d'élite en Ukraine

Plusieurs milliers de soldats russes ont été tués depuis le début de la guerre. Environ 900 d'entre eux appartenaient aux forces spéciales, des troupes que le Kremlin a du mal à combler, surtout à court terme.
Publié: 06.09.2022 à 06:07 heures
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Dernière mise à jour: 06.09.2022 à 07:41 heures
Des experts militaires occidentaux supposent que de nombreux combattants d'élite ont été confrontés à des tâches pour lesquelles ils ne s'étaient jamais entraînés auparavant.
Photo: DUKAS
Sven Ziegler

Depuis l'invasion russe en Ukraine à la fin février, les pertes humaines des deux camps sont difficiles à estimer. Le Kremlin ne diffuse pas de chiffres officiels et garde jalousement secrète l'étendue de ses pertes sur le front.

Selon la rédaction de la BBC en Russie, qui se base sur des données accessibles au public, quelque 900 combattants d'élite du Kremlin ont trouvé la mort parmi les soldats décédés en Ukraine. Parmi eux: des parachutistes, des soldats de la marine et des pilotes d'avion de combat.

Dans le détail, c'est la marine qui a payé le plus lourd tribut à l'engagement ukrainien (337 soldats), devant la Garde nationale (245), puis les services du renseignement (151) et les parachutistes (144). Ce décompte funeste est complété par 67 officiers et pilotes des unités aériennes.

Des années de formation perdues

Pour la Russie, c'est un sacré casse-tête. Contrairement aux soldats «normaux», qui pour certains avaient à peine été recrutés, ces 900 spécialistes se sont parfois entraînés des années avant de partir en mission. La formation d'un seul pilote d'avion de combat en Russie peut durer 17 ans et coûter 14 millions de francs, selon BBC Russia.

Au moins seize des Russes décédés étaient décorés par une distinction particulière, dont certains par le béret marron. Les porteurs de ce signe distinctif sont reconnus pour figurer parmi la crème de la crème, l'élite des forces spéciales.

Affectés à d'autres tâches

Des experts militaires interrogés par BBC Russia supposent que de nombreux combattants d'élite ont perdu la vie en étant confrontés à des tâches qui ne sont habituellement pas les leurs. Un officier des services de renseignement est par exemple mort fin mars alors qu'il nettoyait les rues de Marioupol. Normalement, de telles tâches sont effectuées par de «simples» soldats.

Le nombre total de soldats russes tués en Ukraine n'est pas clair. Fin mars, Moscou assurait que ses pertes se limitaient à 1100 soldats. Ce chiffre a dû fortement augmenter au fil des mois, si bien que l'OTAN estime aujourd'hui qu'entre 7000 et 15'000 combattants russes ont vécu en Ukraine leur dernière mission.

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