À la suite du sommet de l'OTAN à Vilnius (Lituanie), où le président ukrainien Volodymyr Zelensky était également présent, Vladimir Poutine a réitéré ses préoccupations concernant une possible adhésion prochaine du pays à l'Alliance.
«En ce qui concerne l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN — nous l'avons déjà dit à plusieurs reprises — il s'agit clairement d'une menace pour la sécurité de la Russie», a-t-il déclaré lors d'un entretien avec le journaliste du Kremlin Pavel Saroubine.
Pour justifier l'invasion de son voisin, Vladimir Poutine avait en effet évoqué la prévention de l'élargissement de l'OTAN et l'éloignement de l'alliance militaire occidentale loin des frontières russes. Depuis, la Finlande est devenue membre de l'OTAN, l'adhésion de la Suède est également en cours et il semble désormais plus probable que l'Ukraine puisse un jour rejoindre l'Alliance. «Poutine voulait moins d'OTAN», a déclaré Jens Stoltenberg, secrétaire général de l'Alliance atlantique, «il se retrouve au contraire avec encore davantage d'OTAN». En d'autres termes, l'OTAN s'est renforcée et s'élargie malgré les objections de la Russie.
«Tensions supplémentaires»
Dans son entretien avec Pavel Saroubine, Vladimir Poutine a cependant tenté de minimiser l'impact d'une éventuelle adhésion de l'Ukraine à l'alliance militaire occidentale. Pour le président russe, il est certain que l'adhésion à l'OTAN «n'augmentera pas la sécurité de l'Ukraine elle-même». «Et en général, cela rendra le monde beaucoup plus vulnérable et créera des tensions supplémentaires sur la scène internationale», a-t-il ajouté.
Poutine va même plus loin: «Chaque pays a le droit d'assurer sa sécurité». Cela s'applique également à l'Ukraine, dit-il. Cependant, cela ne devrait pas se faire au détriment de Moscou, selon le président.
«Assurer la sécurité de son pays, ne devrait pas menacer celle des pays voisins. Ce principe a été affirmé à plusieurs reprises dans différents documents internationaux, et nous continuerons de suivre ce dernier», a déclaré Vladimir Poutine, évoquant à nouveau de possibles négociations. «Nous sommes ouverts à une discussion autour des questions de sécurité. Mais, à la seule condition que la sécurité de la Russie soit garantie.»
Adhésion après la fin de la guerre?
Les alliés ne veulent pas encore se prononcer sur la date à laquelle l'Ukraine pourrait rejoindre l'OTAN. Le ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, s'est montré convaincu à Vilnius que l'adhésion de Kiev se fera probablement à la fin de la guerre d'agression russe.
Cependant, selon les experts occidentaux, ces décisions ont déjà un impact. Les développements au sein de l'OTAN représentent une «défaite complète à la vue des objectifs de la Russie d'avant-guerre», analyse l'Institute for the Study of War.