Les députés allemands ont adopté mardi le plan d'investissements géant du futur chancelier Friedrich Merz visant à réarmer et moderniser l'Allemagne pour affronter les bouleversements géopolitiques mondiaux. Ce paquet de plusieurs centaines de milliards d'euros affectés à la défense et l'économie, qui nécessite un assouplissement des règles d'endettement inscrites dans la constitution allemande, a été approuvé par 513 députés, tandis que 207 se sont abstenus.
Longue attente
Après vingt minutes d'attente intense, les partis du Bundestag ont approuvé les trois amendements proposés par la CDU/CSU et le SPD, ouvrant ainsi la voie à un plan d'investissements de plusieurs milliards d'euros dans la défense, les infrastructures et la protection du climat. Sur les 720 votes exprimés, 513 étaient favorables et 207 opposés. Les modifications de la loi fondamentale ont atteint la majorité des deux tiers requise. Toutefois, le texte devra encore être soumis au Bundesrat vendredi.
L'Allemagne accuse un retard considérable en matière d'investissements dans la défense et les infrastructures. Le frein à l’endettement, qui impose des limites strictes au recours aux crédits publics, devrait être assoupli pour les dépenses liées à la défense, la protection civile, les services de renseignement et la cybersécurité. Désormais, l’État pourra s'endetter au-delà de 1% du produit intérieur brut pour financer ces secteurs.
Par ailleurs, un fonds spécial sera mis en place, échappant aux restrictions du frein à l'endettement, et pourra mobiliser jusqu’à 500 milliards d’euros de crédits. Il servira à moderniser des infrastructures vieillissantes, telles que les ponts, les réseaux énergétiques, les routes ou encore les écoles. Sur cette somme, 100 milliards d’euros seront dédiés à la protection du climat et à la transition économique durable. Toutefois, ces fonds ne pourront être débloqués que si un niveau d'investissement suffisant est assuré dans le budget de base.