Presque partout en Europe, les restrictions pour lutter contre le Covid-19 sont en train d’être assouplies. La fin de l’obligation de porter un masque réjouit particulièrement la population. On pourrait donc penser que la pandémie de coronavirus est terminée. Toutefois, le nombre de contaminations signalées chaque jour reste élevé.
Prudence malgré les assouplissements
En Suisse, par exemple, les mesures ont déjà été presque entièrement levées en février. À partir du 1er avril, l’obligation de porter un masque dans les transports publics devrait également tomber. Malgré cette envie de revenir à une situation normale, la Suisse accuse une augmentation du nombre d’infections. Mardi, l’OFSP a annoncé 14’393 nouveaux cas. Une lueur d’espoir réside dans un nouveau recours à la vaccination. Une grande partie de la population pourrait ainsi être protégée des formes graves d’infection au Covid-19.
Les experts recommandent néanmoins la prudence. «Il ne faut pas être trop pressé malgré la situation favorable. La levée des mesures signifie automatiquement que le nombre d'infections va augmenter», assure Patrick Mathys de l’OFSP à la SRF.
Une nouvelle vague de contaminations estivale?
Pendant les deux étés du pic de la pandémie, on a pu à chaque fois observer une détente de la situation épidémiologique. Mais cette année la situation devrait être différente, suppose la virologue allemande Melanie Brinkmann. «Nous n’aurons pas, comme les étés précédents, des niveaux d’infection très bas. Nous serons toujours en contact avec le virus», prévoit-elle interrogée par le «Spiegel» allemand.
La scientifique met également en garde contre des mesures d’assouplissement trop rapides. La fin de l’obligation de porter un masque, récemment annoncée par le gouvernement allemand, l’inquiète particulièrement: «C’est effectivement encore un peu tôt. J’aurais trouvé judicieux de maintenir encore certaines mesures. Et le port du masque en fait clairement partie.»
Même si les personnes vaccinées, en particulier, ont moins à craindre d’une contamination, il y en a qui restent toujours à risque, rappelle Mélanie Brinkmann. Il s’agit notamment des personnes âgées dont la protection immunitaire a diminué. Pour elles, l’été risque d’être moins tranquille.
Confinement à Shanghai
Le virus n'a malheureusement toujours pas disparu. La virologue mentionne Hong Kong, où le variant Omicron met déjà le système de santé à rude épreuve depuis des semaines. À Shanghai, un confinement a même été décrété. Dans la municipalité orientale de Pudong, qui comprend un district financier et l’aéroport international de Shanghai, les gens sont appelés à ne pas quitter leur domicile jusqu’à vendredi et à se faire dépister. Un tel scénario inquiète le ministre allemand de la Santé Karl Lauterbach. Il craint qu’une nouvelle vague d'infections ne s’annonce en Chine.
Mélanie Brinkmann n'est pas aussi pessimiste que son ministre. Pour elle, il y a malgré tout de bonnes raisons d’être optimiste. Elle met toutefois en garde: «Nous devons rester vigilants et suivre de près l’évolution des infections au sein de la population et dans d’autres parties du monde.»
(Adaptation par Quentin Durig)