Les juges de Strasbourg ont considéré à l'unanimité qu'Ankara avait violé le «droit à la liberté», garanti par la Convention européenne des droits de l'Homme, en plaçant en détention provisoire ces 427 magistrats.
Ces juges et procureurs qui exerçaient dans de nombreuses juridictions, y compris la Cour de cassation et la Cour administrative suprême, avaient été arrêtés et placés en détention pour «suspicion d'appartenance au FETO», détaille la CEDH dans un communiqué. Dans la terminologie des autorités turques, FETO est l'acronyme qui désigne l'"Organisation terroriste des partisans de Fethullah» Gülen, accusé d'avoir ourdi la tentative de putsch.
Après le putsch manqué du 15 juillet 2016, les autorités turques avaient lancé des purges d'une ampleur sans précédent contre les partisans présumés de Fethullah Gülen, bête noire du président turc Recep Tayyip Erdogan, mais aussi contre des opposants kurdes, des militaires, des intellectuels ou des journalistes, arrêtant des dizaines de milliers de personnes.
A cette occasion, un décret avait entraîné la révocation de 2847 magistrats, soupçonnés d'appartenance au FETO. Le pouvoir turc jugeait cette position «incompatible avec le principe d'impartialité», rappelle la CEDH.
La Turquie a été condamnée à plusieurs reprises ces derniers mois par la CEDH pour des violations des droits humains, commises notamment à l'occasion de ces purges.
(ATS)