Ce n'était qu'une coupure. Une blessure qui s'étendait sur environ un centimètre sur le doigt d'une Britannique, Sue Wheatley. Cette dernière rinçait une boîte de crevettes lorsque le couvercle tranchant s'est soudainement enfoncé dans sa peau. Un accident anodin aux conséquences dramatiques: deux semaines plus tard, la plaie lui a fait passer dix jours dans le coma. La Britannique a dû se battre pour sa vie.
Plaie guérie, mais bactéries bien présentes
La blessure était déjà guérie lorsque les premiers symptômes sont apparus: l'épaule droite de Sue Wheatley était douloureuse. «Je pensais que je m'étais étiré un muscle», raconte la retraitée au «Daily Mail». Quelques heures plus tard, la douleur s'était étendue du bras à la poitrine: «Comme si j'avais eu une crise cardiaque, j'ai eu des frissons et des bouffées de chaleur.»
Aux urgences, l'état de Sue Wheatley s'est rapidement détérioré. «J'avais de fortes douleurs dans tout le corps, et le lendemain matin, la peau de mon bras droit était devenue noire et était injectée de sang, et un liquide incolore suintait à travers la peau.»
Il s'est avéré que des bactéries avaient pénétré profondément dans son corps, à la suite de la coupure avec la boîte de conserve. Résultat: une dangereuse infection appelée fasciite nécrosante (FN), également appelée maladie carnivore.
Mais qu'est-ce que la FN exactement? Voici les principales questions et réponses.
Pourquoi la fasciite nécrosante est-elle si dangereuse?
L'infection bactérienne se propage rapidement dans les tissus mous – jusqu'à 2,5 centimètres par heure. Conséquence: la peau, les muscles et le tissu conjonctif sont détruits. Les symptômes initiaux, comme les douleurs et rougeurs, ne sont pas spécifiques, ce qui rend le diagnostic difficile. En l'absence de traitement, de graves complications telles qu'un choc septique, une défaillance multiorganique et des amputations menacent.
Le taux de mortalité est d'environ 30%. Si le traitement est retardé, les chances de survie diminuent drastiquement. Les tissus morts doivent être retirés rapidement afin de stopper l'infection. «Un diagnostic et un traitement précoces sont essentiels pour contrôler cette maladie souvent mortelle», explique à Blick Annelies Zinkernagel, directrice de la clinique des maladies infectieuses et de l'hygiène hospitalière à l'Hôpital universitaire de Zurich (USZ).
Comment fonctionne une contagion?
Les streptocoques du groupe A sont souvent à l'origine de la maladie. Ces bactéries se propagent par infection par gouttelettes – c'est-à-dire en éternuant, en toussant ou en parlant – ou par contact direct. «Les personnes en bonne santé peuvent être infectées par des proches ou des membres du ménage qui sont contaminés par des streptocoques du groupe A ou qui en sont atteints», écrit l'Office fédéral de la santé publique (OFSP) à la demande de Blick.
La plupart du temps, les infections restent inoffensives. Mais si les bactéries pénètrent dans des zones du corps normalement exemptes de germes, des maladies potentiellement mortelles comme la fasciite nécrosante peuvent se développer, selon l'OFSP.
Qui est particulièrement menacé et comment puis-je me protéger?
Les facteurs de risque sont entre autres l'immunodéficience ou le diabète sucré. «Il n'existe malheureusement pas de mesures spécifiques permettant de les éviter complètement», poursuit Annelies Zinkernagel. «Mais une bonne hygiène et le traitement précoce des infections cutanées et des plaies peuvent réduire le risque.» L'experte conseille: en cas de fortes douleurs, de rougeurs ou de gonflements au niveau d'une plaie ou d'une zone d'infection, les personnes concernées devraient immédiatement demander une aide médicale.
Quelle est la prévalence de la FN en Suisse?
La bonne nouvelle: la FN est très rare. A l'Hôpital universitaire de Zurich, il n'y a actuellement pas de nombre de cas «exceptionnellement élevé». «Nous avons toutefois constaté que nous avions globalement un nombre réduit de cas de FN pendant la période de pandémie», explique la directrice de la clinique.
Une raison possible serait les mesures strictes prises pendant la pandémie. Le port du masque obligatoire et les règles de distance ont réduit la transmission des infections. «Depuis la fin des restrictions, nous avons observé une augmentation des cas de FN», poursuit Annelies Zinkernagel. Probablement en raison de la propagation accrue de streptocoques et d'autres agents pathogènes. Selon lui, la suppression des mesures a entraîné une augmentation de la fréquence de ces infections, qui peuvent déclencher une fasciite nécrosante.