COP26 à Glasgow
Quand l'élite mondiale veut sauver le climat en jet privé

Les élites politiques et économiques prêchent la durabilité et veulent accélérer la protection du climat. Pourtant ils se rendent à la conférence sur le climat à Glasgow en jet privé.
Publié: 02.11.2021 à 14:47 heures
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Dernière mise à jour: 02.11.2021 à 14:56 heures
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De nombreux participants se rendent à la conférence sur le climat de Glasgow en jet privé.
Blick

La COP26 réunit une brochette impressionnante de dirigeants politiques et économiques à Glasgow cette semaine. L’hôte de cette manifestation diplomatique de grande ampleur, le Premier ministre britannique Boris Johnson, a prévenu qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour empêcher une catastrophe climatique. Celui dont le pays a lancé l’un des plus ambitieux projets en la matière milite auprès de ses homologues pour accélérer à plus grande échelle les mesures de protection du climat. Parmi elles figurent au premier plan l’élimination du pétrole et du charbon ainsi que la transition énergétique.

Une transition qui ne semble pas avoir atteint les décideurs politiques. Le ballet des jets privés à l’aéroport écossais donne l’impression que les efforts en matière de durabilité ne concernent pas les grands de ce monde.

400 jets privés en une quinzaine de jours

Le journal britannique «Daily Mail» publiait en effet lundi une carte montrant que 52 jets privés se sont rendus à Glasgow dans la seule journée de dimanche. Le journal estime que jusqu’à 400 jets atterriront à Glasgow pendant les deux semaines de la conférence. Selon les calculs du journal, jusqu’à 13’000 tonnes de dioxyde de carbone seront émises (une estimation pessimiste). À titre de comparaison, cela correspond à la quantité émise par 2’600 citoyens suisses par an.

Toujours selon le tabloïd britannique, le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, fait partie des célébrités qui auraient fait le déplacement en jet privé. Un geste que le «Daily Mail» dénonce comme particulièrement hypocrite au vu des conférences que Jeff Bezos donne régulièrement au sujet du changement climatique (à noter également son programme spatial, lui aussi extrêmement gourmand en hydrocarbures). Le multimilliardaire américain aurait voyagé depuis la Turquie dans son luxueux jet Gulfstream G650ER (dont le coût est estimé à 60 millions de francs suisses). Il y célébrait le 66e anniversaire de Bill Gates, un autre milliardaire qui aime se profiler comme soucieux de l’urgence climatique. La fête a eu lieu sur un yacht géant, à bord duquel Jeff Bezos s’est rendu… en hélicoptère.

Itinéraires des participants à la conférence sur le climat.
Photo: Blick Grafik

Joe Biden transporte également un hélicoptère et une limousine dans ses soutes

Le prince Charles s’est de son côté rendu à Glasgow depuis le sommet du G20 à Rome à bord d’un avion privé. Un porte-parole de la famille royale a déclaré au Daily Mail: «Son Altesse Royale a personnellement fait campagne pour que son appareil soit alimenté par un carburant durable. Celui-ci sera utilisé autant que possible à partir de maintenant.»

Les chefs de gouvernement comme Angela Merkel, Emmanuel Macron et Joe Biden se sont également rendus avec des jets privés à la COP26 depuis le sommet du G20 à Rome. Rien que la délégation de Joe Biden se déplace avec quatre avions, qui transportent en soute un hélicoptère, la limousine présidentielle surnommée «The Beast» ainsi qu’une armada de SUV.

Greta Thunberg: un million de signatures

Parmi les quelque 28’000 personnes attendues à Glasgow figurent également de nombreux militants qui souhaitent manifester dans la rue en faveur d’une politique climatique plus ambitieuse, dont la militante la plus en vue au monde, la Suédoise Greta Thunberg, 18 ans (qui, elle, s’est rendue en train à Glasgow depuis Londres).

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Une lettre ouverte adressée par les principaux militants de l’entourage de Greta Thunberg aux chefs d’État du monde entier a trouvé plus d’un million de partisans en peu de temps. Lundi après-midi, près de 1,1 million de personnes avaient signé en ligne, avec leur adresse électronique, l’appel publié au début de la conférence mondiale sur le climat. Dans cet appel, Greta Thunberg, Vanessa Nakate (Ouganda), Dominika Lasota (Pologne) et Mitzi Tan (Philippines) demandent aux chefs d’État et de gouvernement de prendre enfin des mesures décisives, immédiates et radicales pour contrer la crise climatique.

Enquête auprès de 92 experts du climat

De nombreux experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sont pessimistes quant à l’impact qu’aura la conférence sur le réchauffement climatique. C’est ce que rapporte la revue scientifique «Nature» après une enquête menée auprès de 233 auteurs du dernier rapport du GIEC en août. Sur les 92 scientifiques qui ont répondu à la question, environ 60% partent du principe que la terre se réchauffera d’au moins trois degrés d’ici la fin du siècle par rapport à l’époque précédant l’industrialisation.

Un bon 20% des scientifiques est plus optimiste et pense que l’objectif de limiter le réchauffement de la planète à un maximum de 2 degrés sera tout de même atteint. 4% ont même considéré comme probable une limite à 1,5 degré. Le journal souligne que l’enquête n’est pas représentative. (oco/ats/daj)


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