Lundi, la sénatrice aborigène Lidia Thorpe a écopé d’une sanction symbolique après avoir adressé une interpellation virulente à l’encontre du roi Charles III au sujet de la colonisation, lors de sa visite au Parlement australien fin octobre.
Les sénateurs ont voté à 46 voix contre 12 en faveur d'une motion de censure contre Lidia Thorpe, jugeant son comportement «infamant», «perturbateur et irrespectueux». La censure est une sanction uniquement symbolique visant à exprimer le mécontentement des élus concernant les actes de l'un des leurs.
Durant sa tournée de six jours dans le pays océanien dont il est chef d'Etat, le roi Charles était passé par le Parlement pour un discours. A son terme, Lidia Thorpe avait crié: «Rendez-nous nos terres, rendez-nous ce que vous nous avez volé!»
Au cours d'une diatribe d'une minute, elle avait aussi clamé: «Vous n'êtes pas mon roi», dénonçant ce qu'elle a qualifié de «génocide» des aborigènes à l'époque de la colonisation européenne de l'Australie. Lidia Thorpe avait ensuite tourné le dos au monarque et aux autres dignitaires alors qu'ils se levaient pour l'hymne du pays.
«Je résisterai à la colonisation dans ce pays»
L'Australie a été une colonie britannique pendant plus d'un siècle, au cours duquel des milliers d'Australiens aborigènes ont été tués et des communautés entières déplacées. Elle a acquis une indépendance de fait en 1901, mais n'est jamais devenue une république. Charles III reste chef de l'Etat.
Sur la chaîne nationale ABC, Lidia Thorpe a dit être déçue de sa sanction, affirmant qu'elle «referai(t)» la même chose si le roi revenait.
«Je résisterai à la colonisation dans ce pays. Je prête allégeance aux véritables souverains de ces terres: les Peuples premiers sont les véritables souverains», a-t-elle déclaré, faisant référence aux premiers habitants de l'Australie.