Constat d'une étude allemande
Près de 40% des infectés sont concernés par le Covid long

De nombreuses personnes infectées par le Covid-19 ressentent de la fatigue et des essoufflements, ce que les chercheurs ont nommé «Covid long». Une étude en Allemagne fait la lumière sur la fréquence de ce phénomène.
Publié: 23.12.2021 à 14:18 heures
Fatigue, maux de tête, essoufflement: après une infection au coronavirus, certaines personnes continuent de souffrir de symptômes.
Photo: imago images/Panthermedia
Johannes Hillig

Tous les patients infectés par le coronavirus ne se remettent pas en quelques semaines. Certains souffrent de séquelles pendant plusieurs mois au moins: c'est ce que les scientifiques ont nommé «Covid long». Des chercheurs allemands ont voulu savoir combien de personnes étaient concernées.

Pas moins de 40% de ces individus présentent encore des symptômes de type Covid long six mois après l’infection. Cela concerne aussi bien des individus qui ont été infectés en connaissance de cause que ceux qui l’ont été à leur insu, a déclaré le responsable de l’étude, le Dr Philipp Wild de l'université de Mayence. Il a présenté les premiers résultats sur les effets tardifs de l’infection par le SARS-CoV-2.

L’étude a porté sur 10’250 personnes âgées de 25 à 88 ans. Les chercheurs se sont basés majoritairement sur des données récoltées au préalable. Parmi les participants: des personnes qui ont contracté la maladie, ainsi que d'autres qui ne l’ont jamais eue.

Plus grand probabilité de Covid long après une infection aiguë

Une des principales conclusions est qu’environ un malade sur trois a indiqué ne pas avoir retrouvé ses capacités d’avant la pandémie: 29,8% des personnes infectées par le coronavirus en connaissance de cause et 22,4% des personnes infectées à leur insu en ont fait état.

Surprise de cette étude: 22% des personnes qui n’ont pas été infectées ont déclaré se sentir en moins bonne santé qu’avant la pandémie. Certains expliquent même avoir ressenti certains symptômes associés au Covid long. Philipp Wild explique ce constat: ces symptômes étant très peu spécifiques (fatigue, essoufflement, lassitude…), il est difficile de les discerner avec certitude. De plus, il n’existe pas encore de modèle clinique uniforme.

Selon l’étude, il existe un lien entre Covid long et infection aiguë. Plus certains symptômes apparaissent pendant la phase aiguë, plus la probabilité est élevée que des symptômes de Covid long persistent. La majorité des symptômes diminue avec le temps. «De nombreux symptômes finiront par disparaître, mais chez certains individus, ils persisteront de manière permanente», souligne le responsable de l’étude.

Les effets de Covid long en ligne de mire

Selon les données, les femmes sont plus concernées par le Covid long que les hommes. Il n’y a toutefois pas de corrélation avec l’âge – les seniors ne sont pas davantage touchés que les jeunes.

Près de 62% des participants à l’étude étaient au courant de leur infection au début des examens contre 35,1% qui ne l’étaient pas. Plus de 90% des personnes infectées n’ont pas eu besoin de traitement médical, 3,5% ont été traitées en ambulatoire et 5,8% ont été hospitalisées.

Chez les personnes infectées en connaissance de cause, l’évolution de la maladie est restée bénigne chez 51,9% et 6,9% n’ont présenté aucun symptôme. Chez les personnes infectées à leur insu, 48,2% des cas ont eu une évolution bénigne. Un individu infecté en connaissance de cause sur quatre et un individu infecté à son insu sur cinq ont toutefois souffert de troubles modérés ou graves.

Les chercheurs souhaitent examiner plus en détail les effets du Covid long dans le cadre d’une autre étude. Ils veulent notamment déterminer si les vaccins peuvent protéger contre les effets à long terme. Les premiers résultats sont attendus pour le deuxième trimestre 2022.

(avec AFP)


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