Ils s’étaient présentés comme modérés et semblaient presque prêts à se conformer aux attentes de la communauté internationale. Dans leur première conférence de presse après leur prise de pouvoir, les talibans ont fait de belles promesses.
Ils ont assuré, par exemple, qu'ils ne s'en prendrait pas à leurs anciens opposants et aux Afghans qui avaient collaborés avec les États-Unis. Les femmes se sont vues promettre des droits, mais dans la mesure de ce que la charia permet.
Pendant un moment, le monde s’est demandé si les talibans avaient changé. Dans les provinces afghanes, une réalité sanglante semble toutefois s'imposer. Les premiers rapports indiquent que les talibans n’ont rien perdu de leur brutalité et leur terreur se répand déjà dans tout le pays.
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Ils ligotent et abattent l’ancien chef de la police
Ces derniers jours, des informations se recoupent, faisant état d’escadrons de talibans allant de maison en maison, traquant les personnes qui travaillaient avec l'Occident, avec une liste de personnes à trouver. «Ils recherchent frénétiquement les personnes ayant combattu aux côtés des armées occidentales contre eux», a déclaré un témoin au «Guardian».
Ils ont décidé de terroriser par l'exemple. Une de leurs premières victimes notables est Haji Mullah Achakzai, l’ancien chef de la police de la province de Badghis, dans le nord-ouest du pays. Il a été capturé lors de la conquête de ce territoire, après avoir combattu les milices talibanes.
Les islamistes ont diffusé la vidéo montrant l’exécution d’Achakzai. Ligoté et les yeux bandés, l’officier est forcé par des hommes armés à s’agenouiller au sol. Ils l’abattent ensuite de plusieurs coups de fusil.
Les collaborateurs des Occidentaux poursuivis
Les médias occidentaux ayant réalisé des reportages en Afghanistan ne sont pas non plus à l’abri d’attaques sanglantes. Un des collaborateurs de la radio allemande internationale «Deutsche Welle» a notamment été ciblé. Si celui-ci avait quitté le pays, une milice a retrouvé sa famille sur place: elle a tué l’un de ses membres et en a blessé gravement un autre.
Ce n’est pas tout. Selon les témoignages de nombreux réfugiés adressés au journal allemand «Bild», des chasses à l’homme, des viols, des enlèvements d’enfants et des exécutions par balles ont lieu depuis plusieurs jours.
Les promesses publiques des talibans face au reste du monde n'auront pas fait long feu. Alors que l’Occident évacue à la hâte ses derniers ressortissants et son personnel resté en Afghanistan, la terreur du nouveau régime ne fait que commencer pour les Afghans.