Changement climatique
Il n'a jamais fait aussi chaud en Arctique depuis 7500 ans

Il n'a jamais fait aussi chaud en Arctique depuis 7500 ans. L'analyse de cernes d'arbres, à laquelle ont participé l'Institut fédéral de recherches sur la forêt, la neige et le paysage (WSL) et l'Université de Genève, montre l'ampleur du changement climatique.
Publié: 25.08.2022 à 12:36 heures
L'étude met en évidence la «vitesse anormale du réchauffement qu'a connu» depuis 1850 la péninsule de Yamal, dans l'Arctique russe (image d'illustration).
Photo: DUKAS

Les chercheurs ont mené plus de vingt expéditions sur la péninsule de Yamal, dans l'Arctique russe, durant une quarantaine d'années pour récolter des échantillons. Ils ont mis au jour plus de 3500 troncs d'arbres subfossiles dans les lits de cours d'eau de cette région située à 2500 km au nord-est de Moscou, indique jeudi le WSL dans un communiqué.

Plus de 1400 d'entre eux ont été utilisés pour établir une chronologie de cernes. Ces travaux permettent de remonter jusqu'à 5618 avant J.-C. La largeur des cernes reflète directement les températures estivales, qui déterminent fortement la croissance annuelle des arbres dans la région.

Pendant toute la période étudiée, les températures en Arctique n'ont jamais été aussi élevées qu'au cours des 30 dernières années, écrit le WSL. Pourtant, le climat se refroidissait encore régulièrement jusqu'au milieu du XIXe siècle. Depuis la révolution industrielle, le réchauffement dépasse toutes les variations naturelles.

Des températures sans précédent

«Nos résultats constituent une source exceptionnelle pour mettre en évidence, à l'année près, la vitesse anormale du réchauffement qu'a connu la péninsule depuis 1850, et qui atteint aujourd'hui des températures sans précédent au cours des 7500 dernières années», explique Patrick Fonti, dendrochronologue au WSL.

«Ces données nous aident à placer l'ampleur du réchauffement actuel dans une perspective à long terme», ajoute l'expert, cité dans le communiqué.

L'étude, à laquelle ont également participé l'Institute of Plant and Animal Ecology de la Division de l'Oural de l'Académie russe des sciences et la Climatic Research Unit de l'Université d'East Anglia en Grande-Bretagne, a été publiée dans la revue Nature Communications.

(ATS)

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