«Ce n'est pas un vrai motif»
Vladimir Poutine ment-il sur la fuite du principal gazoduc vers l'Europe?

Actuellement, le gaz ne circule pas dans le gazoduc Nord Stream 1. Gazprom justifie cet arrêt par une fuite. La Commission européenne n'est pas convaincue.
Publié: 03.09.2022 à 13:25 heures
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Actuellement, aucun gaz ne circule dans le gazoduc Nord Stream 1.
Photo: AFP
Aline Leutwiler

La Russie avait annoncé l’arrêt provisoire de l’approvisionnement en gaz via le gazoduc Nord Stream 1 en raison de travaux de maintenance. L’exploitation devait reprendre ce samedi.

Mais le gaz ne circulera pas de sitôt via le gazoduc Nord Stream 1 en mer Baltique, a annoncé vendredi soir le groupe public russe Gazprom sur Telegram. La raison? Une fuite d’huile dans la station de compression de Portovaïa, au nord-ouest de Saint-Pétersbourg. Le flux de gaz sera interrompu jusqu’à ce que la réparation soit terminée.

L’UE critique Gazprom

La Commission européenne a de le peine à y croire. «L’annonce de Gazprom qui ferme à nouveau Nord Stream 1 dès maintenant sous de fausses excuses est une preuve supplémentaire de son manque de fiabilité en tant que fournisseur», a écrit un porte-parole de la Commission européenne sur Twitter vendredi soir.

Selon lui, il s’agirait d’une preuve du cynisme de la Russie, qui préfère brûler le gaz plutôt que d’honorer ses contrats.

Une fuite, vraiment?

Selon Gazprom, la fuite aurait été détectée lors des travaux de maintenance effectués sur la station en collaboration avec des experts de Siemens Energy. L’huile qui s’est échappée aurait été trouvée à plusieurs endroits. Il ne serait donc pas possible de garantir le fonctionnement en toute sécurité de la dernière turbine à gaz. Si l’on en croit le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, ce n’est pas la faute du géant russe de l’énergie si la fiabilité du transit à travers la mer Baltique est menacée. Il n’y a pas de solution alternative. «Seule une turbine fonctionne», a-t-il répondu à la question d’un journaliste sur d’éventuelles autres interruptions.

Siemens Energy exprime également des doutes quant à la justification avancée par la Russie. «En tant que fabricant des turbines, nous ne pouvons que constater qu’un tel problème ne constitue pas une raison technique suffisante pour un arrêt de l’exploitation», déclare l’entreprise à «Merkur».

(avec ATS)


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