«C'est une situation exceptionnelle
Ce mois de mars a été le plus chaud jamais mesuré en Europe

Les températures mondiales se sont maintenues à des niveaux historiquement élevés en mars, poursuivant près de deux ans de chaleur extraordinaire sur la planète. En Europe, le mois de mars a été le plus chaud jamais mesuré.
Publié: 08.04.2025 à 06:42 heures
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Dernière mise à jour: 08.04.2025 à 06:44 heures
Le barrage du réservoir de Sau, en Espagne, est devenu un emblème du dérèglement climatique en Europe.
Photo: Shutterstock
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AFP Agence France-Presse

Ce mois de mars a été, de loin, le plus chaud jamais enregistré en Europe, selon le bulletin mensuel de l'observatoire Copernicus publié mardi. 

Sur le Vieux Continent, celui qui se réchauffe le plus vite, cette anomalie exceptionnelle a épargné le mois dernier la péninsule ibérique et le sud de la France. Elle s'est en revanche accompagnée de précipitations extrêmes, voire record, dans certaines régions, comme en Espagne et au Portugal, tandis que d'autres vivaient un mois historiquement sec comme aux Pays-Bas ou dans le nord de l'Allemagne.

Dans le reste du monde, des études du réseau scientifique de référence World Weather Attribution (WWA) ont conclu que le changement climatique avait intensifié une vague de chaleur intense dans toute l'Asie centrale et favorisé les précipitations à l'origine d'inondations meurtrières en Argentine.

«Extrêmement élevées»

Au niveau mondial, mars 2025 se classe comme le deuxième plus chaud, derrière mars 2024, prolongeant une série ininterrompue de records ou quasi-records des températures depuis juillet 2023. Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l'ère préindustrielle, mettant les scientifiques au défi d'expliquer cette longue série hors normes.

«Le fait que (mars 2025 soit) encore 1,6°C au-dessus de l'ère préindustrielle est vraiment impressionnant», estime Friederike Otto, climatologue de l'Imperial College de Londres, jointe par l'AFP. «Nous voilà fermement pris dans l'étau du changement climatique causé par l'humanité» et sa combustion massive des énergies fossiles, dit-elle.

«C'est une situation exceptionnelle, constate aussi Robert Vautard, coprésident du groupe de travail sur la climatologie du Giec, les experts mandatés par l'ONU. Normalement les températures redescendent franchement après deux années El Niño», ce phénomène naturel qui pousse temporairement à la hausse les températures mondiales et dont le dernier épisode remonte à 2023-2024.

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