Un jury de Louisville, la plus grande ville du Kentucky, a déclaré Brett Hankison coupable d'avoir violé les droits civiques de Breonna Taylor. Son acquittement par la justice locale en 2022, non pas pour sa mort, mais pour des faits annexes, avait ravivé le sentiment d'injustice dans les milieux antiracistes et au sein de la communauté noire de la ville.
Rappel des faits
En mars 2020, trois agents de la police de Louisville avaient fait irruption en pleine nuit au domicile de Breonna Taylor, 26 ans, dans le cadre d'une enquête pour trafic de stupéfiants visant son ancien petit ami. Croyant qu'il s'agissait de cambrioleurs, son nouveau compagnon avait tiré un coup de feu avec une arme détenue légalement. Les policiers avaient riposté et Breonna Taylor avait été touchée de plusieurs balles.
Sa mort n'avait pas attiré beaucoup l'attention jusqu'à la mort de George Floyd, un Afro-Américain étouffé par un policier blanc en mai 2020. Le nom de la jeune femme avait alors été scandé dans toutes les manifestations antiracistes de l'été.
Malgré la colère, les procureurs locaux n'avaient inculpé, en septembre 2020, qu'un seul policier, Brett Hankison - celui condamné ce vendredi - non pas pour la mort de Breonna Taylor mais pour avoir «mis en danger» son voisin en déchargeant son arme au travers d'une cloison. Louisville s'était alors embrasée.
La police de Louisville jugée violente
Après la condamnation vendredi de Brett Hankison, deux autres policiers demeurent inculpés par la justice fédérale.
La police de Louisville a recours de façon récurrente à un usage excessif de la force et à d'autres pratiques illégales, discriminatoires, voire racistes, avait conclu en mars 2023 une retentissante enquête fédérale. Le ministère de la Justice avait dénoncé des «pratiques policières agressives», «mises en oeuvre de façon sélective, en particulier à l'encontre des personnes noires».