«Nous allons toujours être fermes et debout pour défendre nos principes, la démocratie, les libertés fondamentales», a déclaré le président du Conseil européen Charles Michel, à l'issue d'un débat des 27 à Bruxelles sur les relations avec la Chine.
«Nous avons notre propre modèle à développer», a-t-il cependant ajouté, alors que s'intensifient les tensions entre Washington et Pékin.
Berlin veut se montrer plus ferme sur les droits humains
De son côté, le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé qu'il se rendrait en visite officielle en Chine début novembre. La dernière visite en Chine d'un chef d'Etat ou de gouvernement de l'UE avait été effectuée par Emmanuel Macron en novembre 2019.
Premier partenaire économique de l'Allemagne et marché vital pour son puissant secteur automobile, la Chine a longtemps été ménagée par Berlin. Mais le gouvernement d'Olaf Scholz a durci le ton depuis un an.
Berlin prépare aussi pour début 2023 une «nouvelle stratégie» afin de diminuer sa dépendance envers la Chine. Au sein du gouvernement allemand, les ministres écologistes des Affaires étrangères et de l'Economie prônent une plus grande fermeté envers Pékin, notamment sur la question des droits humains.
«Nous ne devons plus dépendre d'un pays qui ne partage pas nos valeurs», au risque de se rendre «politiquement vulnérables au chantage», a exhorté récemment la cheffe de la diplomatie Annalena Baerbock, appelant à ne pas commettre les mêmes «erreurs» qu'avec la Russie.
L'UE encore dépendante de la Chine
Olaf Scholz a une approche plus prudente. «Nous ne devons pas nous détacher de certains pays, nous devons continuer à faire des affaires avec certains d'entre eux - je le dis expressément: également avec la Chine», a-t-il encore affirmé la semaine dernière devant des industriels allemands.
Pour Charles Michel, l'UE a en particulier une vraie volonté de coopérer avec la Chine sur les sujets de réchauffement climatique et de santé.
Le débat entre les dirigeants européens «a montré une volonté très claire de ne pas être naïfs, mais de ne pas être non plus dans une logique de confrontation systématique», a-t-il poursuivi.
«Nous devons être vigilants sur nos dépendances» vis-à-vis du géant asiatique, a souligné de son côté la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, évoquant en particulier les technologies cruciales comme les semi-conducteurs et des matériaux critiques (terres rares, lithium...).
L'UE s'est dotée de stratégies pour tenter de renforcer son autonomie sur ces deux sujets. Bruxelles a par ailleurs élaboré des outils pour mieux contrôler les investissements étrangers directs en Europe et atténuer les déséquilibres d'une concurrence déloyale, a noté la présidente de la Commission.
(ATS)