Au total, plus de 40 femmes ont témoigné
PPDA, visé par une enquête dès 2005, ciblé par deux nouvelles plaintes

Deux nouvelles femmes ont porté plainte avec constitution de partie civile contre l'ex-présentateur Patrick Poivre d'Arvor, déjà mis en examen pour viol et visé dès 2005 par une enquête, classée sans suite.
Publié: 21.10.2024 à 22:10 heures
PPDA, visé par une enquête dès 2005, ciblé par deux nouvelles plaintes.
Photo: imago/PanoramiC
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AFP Agence France-Presse


Patrick Poivre d'Arvor, ancien présentateur déjà mis en examen pour viol, est de nouveau confronté à la justice. Deux nouvelles femmes ont en effet déposé plainte avec constitution de partie civile contre lui. Une enquête le concernant avait été ouverte en 2005, mais avait été classée sans suite.

Cinq autres femmes avaient elles aussi déposé plainte en juin dernier, entraînant la saisie de deux juges d'instruction le 19 juillet, et qui ont depuis été jointes à l'information judiciaire ouverte en décembre 2021 après la plainte avec constitution de partie civile de l'autrice Florence Porcel, qui accuse l'ancien présentateur de l'avoir violée à deux reprises. PPDA a été mis en examen en décembre 2023 pour l'un de ces viols.

«Lors des précédentes constitutions de parties civiles, les juges saisis de la plainte de Florence Porcel ont été désignés et ils ont ordonné la jonction avec leur affaire initiale», a précisé le parquet. Cette information judiciaire avait été élargie en février à deux autres viols et une agression sexuelle dénoncées par trois femmes. Au total, plus de 40 femmes ont témoigné auprès de la justice contre l'ancien présentateur des JT d'Antenne 2 puis de TF1, âgé de 77 ans, qui conteste les accusations de viols et d'agressions sexuelles.

L'une d'elle l'avait dénoncé il y a 19 ans; Caroline Merlet avait déposé plainte pour viol contre Patrick Poivre d'Arvor en juin 2005, plainte qui avait été classée sans suite quelques mois après, a indiqué le parquet de Nanterre, confirmant une information du Monde publiée lundi matin. Dans le cadre de cette enquête, l'animateur avait même été auditionné par les enquêteurs de la police judiciaire des Hauts-de-Seine, et des policiers s'étaient rendu dans son bureau de la tour TF1, située à Boulogne-Billancourt à l'ouest de Paris, pour effectuer des constatations, a ajouté le parquet.

Une plainte n'avait jamais été rendue publique

Caroline Merlet avait 29 ans à l'époque, et les faits qu'elle dénonce se sont produits le 14 mars 2005 dans le bureau du présentateur, après le journal télévisé auquel elle avait assisté, détaille «Le Monde». Le 16 juin 2005, elle se rend au commissariat de Rochefort (Charente-Maritime) pour déposer plainte pour viol contre l'animateur, plainte qui n'a jamais été rendue publique, ajoute le quotidien.

Mais la suppression du tribunal de cette ville «lors de la réforme de la carte judiciaire en 2007 a complexifié les recherches», a expliqué le parquet de Nanterre. Le ministère public a toutefois «identifié le dossier et l'a étudié dans le cadre de ses vérifications réalisées pour rechercher une éventuelle connexité avec des procédures dont le parquet était saisi».

Contactée par l'AFP, l'avocate de PPDA, Me Jacqueline Laffont, n'était pas immédiatement joignable. Quant à la direction de la chaîne, elle a expliqué auprès de l'AFP n'avoir pas eu connaissance de cette procédure en 2005, affirmant que la direction «a été renouvelée plusieurs fois depuis l'époque des faits» et «a connaissance de ces événements au fil de leur médiatisation».

«C'est inimaginable», conteste la journaliste Hélène Devynck, jointe par l'AFP, qui a déposé plainte avec constitution de partie civile en juin dernier contre PPDA. «C'est impossible de rentrer» dans les locaux de TF1 et «de perquisitionner un bureau sans que la direction ne soit au courant», a-t-elle souligné, accusant TF1 de «protéger» son ancienne vedette et d'avoir «dissimulé» cette plainte.

Elle et les autres plaignantes sont «dans une colère noire», ajoute-t-elle: «Si j'avais su en 2005, peut-être que j'aurais témoigné» cette année-là, «peut-être que beaucoup des 46 femmes qui ont témoigné aujourd'hui l'auraient fait aussi» il y a 19 ans.

«Mes clientes sont très choquées de voir» que l'enquête menée en 2005 «ne soit pas allée jusqu'au bout», a réagi auprès de l'AFP Me Corinne Herrmann, qui défend les sept femmes ayant déposé plainte avec constitution de partie civile depuis juin. «C'est un coup de tonnerre de savoir qu'en 2005, on aurait pu arrêter le processus», a-t-elle ajouté.


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