Au moins 41 victimes en Belgique
Des patrons de cafés soupçonnés d'agressions sexuelles sous soumission chimique

La justice belge enquête sur des viols et agressions sexuelles, impliquant au moins 41 femmes droguées dans des cafés. Un suspect, patron d'un établissement, a été incarcéré jeudi, tandis que l'enquête se poursuit pour identifier d'autres victimes potentielles.
Publié: 27.03.2025 à 22:56 heures
Au moins 41 femmes ont été droguées dans des cafés avant d'être victimes de viols et agressions sexuelles.
Photo: AFP
Au moins 41 femmes ont été droguées dans des cafés avant d'être victimes de viols et agressions sexuelles.
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AFP Agence France-Presse

La justice belge enquête sur des viols ou agressions sexuelles sous l'effet de drogues dont ont été victimes au moins une quarantaine de femmes ayant fréquenté des cafés et établissements de nuit de Courtrai (nord-ouest), a indiqué jeudi le parquet de Flandre occidentale.

«Il y a déjà 41 victimes identifiées sur la période allant de décembre 2021 à décembre 2024, et l'enquête se poursuit pour en identifier éventuellement d'autres», a déclaré à l'AFP Griet De Prest, porte-parole du parquet. Ces femmes auraient été droguées à leur insu, vraisemblablement par de la kétamine mélangée à leur boisson, en consommant dans ces établissements.

Viols et drogue

L'enquête a mené à l'incarcération d'un suspect jeudi, selon la même source. Il s'agit d'un des trois patrons de cafés considérés comme les principaux protagonistes dans ce dossier.

Un second gérant d'établissement devait à son tour être présenté dans la journée au juge d'instruction chargé de l'enquête. Le troisième a été remis en liberté après la série d'interpellations intervenues mardi et mercredi.

Ces hommes sont soupçonnés de «viol», d'«atteinte à l'intégrité sexuelle» et d'"administration intentionnelle de substances nocives ayant entraîné une incapacité», a souligné le parquet. Les enquêteurs soupçonnent les patrons de cafés d'avoir communiqué ensemble sur la manière d'agresser leurs victimes.

Shots offerts

«Ils se connaissaient et échangeaient leurs expériences», a indiqué un autre porte-parole du parquet à la télévision publique flamande VRT. «Il est question de shots d'alcool que les jeunes femmes se voyaient offrir, souvent avec un goût d'amaretto, elles se retrouvaient comme anesthésiées et se réveillaient le lendemain matin dans un lit inconnu ou dans leur propre lit avec des traces évidentes d'abus sexuels», a ajouté ce porte-parole, Tom Janssens.

Interrogé par les députés à la Chambre, le ministre de l'Intérieur Bernard Quintin a dénoncé des faits «inacceptables». «Les femmes doivent pouvoir sortir en toute sécurité, où elles veulent, quand elles le veulent», a affirmé ce libéral francophone.

Il a aussi déploré l'absence de toute «réglementation européenne uniforme» sur la commercialisation de la kétamine. «Si la drogue peut être obtenue facilement et bon marché, il devient plus facile de commettre des délits», a poursuivi le ministre.

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Pour l'aide au victimes, plusieurs structures sont à votre disposition en Suisse romande, et au niveau national.

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