«Les habitants de la capitale vivent enfermés. Ils n'ont nulle part où aller», a alerté samedi Philippe Branchat, le chef pour Haïti de l'Organisation internationale pour les migrations (IOM), décrivant «une ville en état de siège».
«Les gens qui fuient ne parviennent pas à contacter les membres de leur famille et amis qui sont dans le reste du pays pour pouvoir trouver refuge. La capitale est encerclée de groupes armés et de dangers».
Les bandes criminelles, qui contrôlent la majeure partie de la capitale ainsi que les routes menant au reste du territoire, s'en prennent depuis plusieurs jours aux commissariats de police, prisons et tribunaux, en l'absence du premier ministre Ariel Henry, dont elles réclament la démission, tout comme une partie de la population.
Celui-ci est, selon les dernières informations, bloqué dans le territoire américain de Porto Rico après un voyage à l'étranger.
«L'insécurité est en train de grandir à l'échelle nationale»
Face à ces violences, des dizaines d'habitants ont investi samedi les locaux d'une administration publique à Port-au-Prince, espérant y trouver refuge, selon un correspondant de l'AFP.
La veille au soir, des hommes armés avaient attaqué le palais national présidentiel et le commissariat de Port-au-Prince, a confirmé à l'AFP le coordonnateur général du syndicat national de policiers haïtiens (SYNAPOHA). Plusieurs assaillants ont été tués, selon la même source.
«L'insécurité est en train de grandir à l'échelle nationale: il y a des violences à Artibonite [région au nord-ouest de la capitale, ndlr], des blocages à Cap Haitien [nord] et des pénuries de carburant au sud», note Philippe Branchat.
Selon l'IOM, 362'000 personnes - dont plus de la moitié sont des enfants - sont actuellement déplacées à Haïti, un nombre qui a bondi de 15% depuis le début de l'année.
Le gouvernement haïtien a décrété l'état d'urgence dans le département de l'Ouest qui comprend Port-au-Prince, ainsi qu'un couvre-feu nocturne, difficilement applicable par des forces de l'ordre déjà dépassées.
(ATS)