Les insurgés, maîtres de vastes portions rurales du pays, ont aussi accru ces derniers jours leur pression sur deux autres capitales provinciales, dans le Sud de l'Afghanistan: Kandahar, deuxième ville du pays, et Lashkar Gah.
L'attaque «contre l'entrée d'un bâtiment des Nations unies clairement identifié» à Herat «a été menée par des éléments antigouvernementaux», a indiqué l'Unama dans un communiqué. Un policier gardant le bâtiment a été tué et plusieurs blessés.
L'entrée du complexe a essuyé des tirs de lance-roquettes et d'armes à feu, a poursuivi l'Unama. Aucun employé de l'ONU n'a été blessé.
Une «attaque déplorable»
La zone où se trouvent les bureaux attaqués, aux abords d'Herat, était le théâtre vendredi d'intenses combats entre forces afghanes et talibans. Ces derniers se rapprochent de la ville, capitale provinciale de 600'000 habitants et troisième agglomération du pays en terme de population.
«Cette attaque contre les Nations Unies est déplorable et nous la condamnons dans les termes les plus forts», a déclaré Deborah Lyons, représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU en Afghanistan et cheffe de l'Unama. «Ceux qui ont mené cette attaque doivent être identifiés et rendre des comptes», a-t-elle souligné.
Les attaques contre les personnels civils et les bâtiments de l'ONU sont interdites par le droit international et peuvent s'apparenter à des crimes de guerre, a rappelé l'Unama, qui a aussi rendu hommage aux gardes afghans ayant défendu le complexe onusien.
Les insurgés se sont récemment emparés de plusieurs districts de la province d'Herat, ainsi que de deux postes-frontière qui y sont situés, celui d'Islam Qala, principal point de passage avec l'Iran, et celui de Torghundi avec le Turkménistan. De nombreux habitants des alentours d'Herat ont fui vendredi les combats.
Escalade de la violence
Les talibans ont déclenché début mai une offensive tous azimuts contre les forces afghanes, à la faveur de l'amorce du retrait définitif - désormais quasiment achevé - des troupes internationales d'Afghanistan. Ils se sont emparés en trois mois de vastes zones essentiellement rurales du pays, face à des forces gouvernementales qui n'ont jusqu'ici opposé qu'une faible résistance.
L'Unama s'est également déclarée vendredi «profondément inquiète de l'escalade de la violence dans et autour de Kandahar, sur fond d'attaques des talibans sur la ville» et a averti «des graves conséquences pour les civils qu'auraient la poursuite et l'intensification des combats dans les zones urbaines de la ville».
Selon la mission de l'ONU, des informations crédibles font état de dizaines de civils tués. Plus de 230 civils ont été blessés depuis le 16 juillet, mais leur nombre réel est «certainement bien plus élevé», ajoute-t-elle. Daud Farhad, directeur du principal hôpital de Kandahar a indiqué vendredi que 33 personnes - dont 24 civils - avaient été blessés dans les combats au cours des dernières 24 heures.