Armes nucléaires de 100 tonnes
Le nouveau sous-marin invincible de Poutine a été mis à l'eau

Les dimensions du nouveau sous-marin russe «K-329 Belgorod» sont enfin connues. Elles font froid dans le dos. Après 27 ans de construction, il compose maintenant l'armement russe et est officiellement en service pour le compte de la marine.
Publié: 11.07.2022 à 12:07 heures
1/2
Les dimensions du nouveau sous-marin russe «K-329 Belgorod» sont énormes.
Photo: Graphique: Twitter / H I Sutton
Sven Ziegler

La marine russe a reçu son nouveau méga sous-marin: le mystérieux K-329 Belgorod. Officiellement, il serait destiné à des fins de recherche. Mais il cache autre chose: le K-329 est le plus grand sous-marin nucléaire jamais construit.

Les dimensions du sous-marin font froid dans le dos. Le 8 juillet dernier, l’expert naval américain H.I. Sutton a rapporté sur Twitter que l’engin mesurait plus de 184 mètres de long, soit presque deux fois la longueur d’un stade de foot. Il s’agirait ainsi du plus long sous-marin jamais construit dans le monde, précise le «Welt».

Contrairement aux sous-marins construits jusqu’à présent en Russie, il devrait également être utilisé pour des missions spéciales à grande profondeur, comme des explorations géologiques à plus de 1000 mètres de profond.

Six torpilles de 100 tonnes

Mais le sous-marin semble avoir d’autres objectifs que simplement de la recherche. Les caractéristiques du K-329 font de cet engin une arme de guerre invincible. Le sous-marin mesure environ 184 mètres de long, 15 à 18 mètres de large et neuf mètres de haut. Une fois immergé, il pourrait, selon l’expert américain, rester autonome plus de quatre semaines sous l’eau.

Ces dimensions gigantesques pourraient servir à transporter six torpilles nucléaires, nommées Poseidon. Elles font chacune plus de 24 mètres de longueur et peuvent peser jusqu’à 100 tonnes. Selon H.I. Sutton, les torpilles pourraient être utilisées comme «arme de représailles» dans les cas où la Russie serait attaquée.

Un tsunami radioactif

L’arme pourrait être équipée d'ogives nucléaires d’une portée allant jusqu’à 10’000 kilomètres. En novembre dernier, l’ancien secrétaire d’État adjoint à la sécurité internationale, Christopher A. Ford, a déclaré que Poseidon avait été conçu pour «inonder les villes côtières américaines de tsunamis radioactifs».

La Russie elle-même a fortement alimenté la machine de propagande autour de ces torpilles. Un expert avait affirmé à la télévision d’État russe que si Poseidon tombait au large de la Grande-Bretagne, le pays serait submergé par un «raz-de-marée radioactif pouvant atteindre 500 mètres de haut». Un cataclysme que les experts occidentaux tentent de relativiser. Mais une telle frappe pourrait tout de même provoquer un tsunami d'au moins 30 mètres. C'est deux fois plus haut que celui qui a décimé Fukushima en 2011.

Va-t-il jouer un rôle dans la guerre en Ukraine?

Selon des informations internes, le K-329 Belgorod serait développé, construit et testé depuis une dizaine d’années. En 2019, le sous-marin a été testé pour la première fois dans l’eau, et depuis juin 2021, il se trouvait en mer pour des essais. Désormais, le K-329, qualifié par les experts «d'arme de l’apocalypse», est officiellement en route. Les experts estiment toutefois qu’il est actuellement peu réaliste de penser qu’elle jouera un rôle dans la guerre en Ukraine.

(Adaptation par Mathilde Jaccard)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la