Dans un premier dossier, Dieudonné, 55 ans, était jugé en son absence à Paris pour «injure publique envers un fonctionnaire», en l'occurrence Frédéric Potier, ancien délégué interministériel à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT, dans une vidéo diffusée en septembre 2020. Le tribunal l'a condamné à 10'000 euros d'amende.
Il était aussi mis en cause, toujours à Paris, dans un autre dossier pour «injure publique à caractère antisémite» et «contestation de crime contre l'humanité» dans deux autres vidéos datant du mois de mai 2020. Il a été condamné à quatre mois d'emprisonnement.
Dieudonné soutient qu'il n'est pas l'auteur des vidéos incriminées. Il s'agit de «deepfake», une technique de trucage numérique très sophistiquée, avait expliqué le polémiste lors de son procès en mai.
La défense de Dieudo n'a pas convaincu
Mais il n'a pas convaincu le tribunal. «Le personnage apparaissant à l'écran, identifié par les enquêteurs comme Dieudonné M'Bala M'Bala, a le même nom, la même apparence, la même voix et les mêmes références lexicales que le prévenu», a indiqué le tribunal.
«Ces éléments, confortés par les constations effectuées lors de l'audience, constituent un faisceau d'indices matériels permettant d'identifier le prévenu comme étant la personne s'exprimant dans la vidéo», a souligné le tribunal en notant que ses dénégations «ne suffisent pas, face à ces éléments, à faire douter de cette reconnaissance».
L'avocat du polémiste, Me David De Stefano, a indiqué à l'AFP que son client allait faire appel des deux décisions rendues à Paris.
Enfin, à Nice, Dieudonné a été condamné à 5000 euros d'amende pour injure publique envers le maire de la ville Christian Estrosi, pour des propos tenus dans une vidéo datant de mars 2019, a annoncé à l'AFP l'avocat de M. Estrosi, Philippe Blanchetier. Le polémiste devra aussi verser 3000 euros de dommages-interêts à l'élu et rembourser ses frais de justice à hauteur de 2000 euros.
Condamné pour fraude la semaine dernière
Dieudonné M'Bala M'Bala a déjà été condamné en appel la semaine dernière à trois ans d'emprisonnement, dont deux ferme, et 200'000 euros d'amende, pour avoir notamment détourné plus d'un million d'euros de recettes non comptabilisées de ses spectacles.
(ATS)