Le chef du Kremlin, Vladimir Poutine, riposte à grande échelle. Les troupes russes ont frappé lundi matin dans plusieurs villes ukrainiennes. Il s'agit de la première série d'attaques russes d'envergure depuis les premières semaines de la guerre.
Les médias locaux font état d'«attaques massives». Des enregistrements vidéo montrent des roquettes tombant du ciel. Selon les forces aériennes ukrainiennes, l'armée de Vladimir Poutine en a tiré plus de 83. L'armée ukrainienne a pu en intercepter 43.
Les attaques à grande échelle ont causé de graves dommages aux infrastructures et ont déjà coûté la vie à plusieurs personnes. Quelles sont les localités touchées? Que sait-on de l'ampleur des dégâts? Un aperçu de la situation.
Kiev
La capitale de l'Ukraine a été la cible de tirs de roquettes. L'attaque a commencé peu après 8 heures (heure locale). Le maire, Vitali Klitschko, a écrit sur Telegram: «Il y a eu plusieurs violentes explosions dans le centre de la ville.» D'importantes installations d'infrastructures ont été touchées.
Pendant les attaques, Anton Herachenko, conseiller du Ministère ukrainien de l'intérieur, s'est manifesté sur Telegram. Il a écrit que les attaques à Kiev avaient déjà fait huit morts et 24 blessés. «Ce sont tous des civils», indiquait-il alors. A 14h, heure suisse, le bilan s'élevait à 10 morts et plus de 60 blessés.
Une explosion s'est produite sur une aire de jeux du centre-ville, comme l'attestent des images prises à Kiev. Une autre image publiée sur Twitter montre comment le parc Chevchenko, dans le centre-ville, a été détruit. Pendant ce temps, le trafic du métro a été interrompu à Kiev. Les gares sont utilisées comme abris.
L'une des roquettes est tombée dans la rue Volodimirska. C'est là que se trouve le bureau du président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Ce dernier s'est également exprimé à propos de l'attaque sur Telegram: «L'alerte aérienne en Ukraine ne faiblit pas. Il y a des tirs (...). Malheureusement, il y a des morts et des blessés. S'il vous plaît, ne baissez pas votre garde. Prenez soin de vous et de vos proches. Nous tenons bon et nous sommes forts.»
A Kiev et dans d'autres villes, toutes les écoles passeront à l'enseignement à distance d'ici vendredi.
Kharkiv
La deuxième plus grande ville du pays, libérée de l'occupation russe il y a quelques semaines seulement, a aussi été prise pour cible. Comme le rapporte le maire, Ihor Terekhov, sur Telegram, trois engins explosifs sont tombés sur Kharkiv. Des infrastructures importantes ont été touchées. Lundi après-midi, il n'y avait ni électricité ni eau dans la ville.
Le gouverneur local, Oleh Syniehoubov, écrit également à propos des explosions: «L'ennemi frappe par des attaques de roquettes sur Kharkiv et les infrastructures de la région.» Il met en garde la population: «Le danger n'est pas encore passé. Restez à l'abri.»
Jytomyr
Cette grande ville d'environ 270'000 habitants située au nord-ouest du pays a aussi été touchée. Jytomyr est à environ 130 kilomètres de Kiev. Les médias locaux font état de plusieurs explosions.
Dnipro
«Une attaque massive de roquettes sur la région, il y a des morts et des blessés», annonce le gouverneur militaire de la région de Dnipro, Valentin Reznichenko. Située à environ 400 kilomètres au sud-est de Kiev, Dnipro est la quatrième plus grande ville du pays. Avec près d'un million d'habitants, elle est considérée comme l'un des principaux centres financiers et industriels du pays. Valentin Reznichenko a appelé les habitants de la région à rester dans les abris anti-bombardement.
Khmelnytskyï
Située à l'ouest de l'Ukraine, Khmelnytskyï compte environ 265'000 habitants. «Des explosions ont été entendues dans la région de Khmelnytskyï. La défense antiaérienne est en action», a également fait savoir le gouverneur de la région, Serhiy Hamaliy. Il n'a pas donné d'indications sur d'éventuelles victimes.
Le maire, Oleksandr Symchychyn, annonce que des infrastructures critiques sont endommagées. Par endroits, l'électricité ne fonctionne pas, l'approvisionnement en eau est interrompu et les feux de signalisation sont arrêtés.
Lviv
Moins de 90 kilomètres séparent Lviv de la frontière polonaise. Cette ville de l'ouest du pays compte 730'000 habitants. Des infrastructures énergétiques ont été touchées, rapporte le gouverneur local, Maksym Kozytsky, sur Telegram. L'électricité a été coupée dans plusieurs quartiers de la ville.
Il demande à la population de rester dans les abris. «De nouveaux tirs de roquettes menacent», poursuit Maksym Kozytsky. Selon lui, quinze roquettes au total ont été tirées sur la ville. Certaines ont pu être abattues par la défense aérienne.
Rivne
La grande ville du nord-ouest de l'Ukraine, où vivent environ 250'000 personnes, a également été attaquée. Euromaiden Press rapporte que des roquettes ont été tirées. Rivne n'avait plus été au centre des combats depuis la fin février.
Sloviansk
Selon les autorités, une attaque à la roquette a fait quatre morts à Sloviansk, grande ville de l'est de l'Ukraine située dans la région de Donetsk. L'impact a eu lieu dans le centre-ville, a indiqué le maire, Vadym Liakh. La ville compte près de 110'000 habitants.
Oboukhiv
Oboukhiv se trouve à l'intérieur des terres et compte environ 33'000 habitants. La ville se trouve à environ 40 kilomètres au sud de Kiev. Selon les médias locaux, des roquettes s'y sont là aussi abattues.
Ivano-Frankivsk
La ville située à l'ouest du pays a aussi subi des attaques. Ruslan Martsinkiv, le maire d'Ivano-Frankivsk, s'est adressé à la population par message vidéo: «L'ennemi nous attaque avec un grand nombre de roquettes, notre système de défense fonctionne.» Toutefois, Ruslan Martsinkiv précise qu'il est impossible d'intercepter tous les engins, vu leur nombre, et que certains passent à travers les mailles du filet. «J'appelle tous les habitants d'Ivano-Frankivsk à ne pas céder à la panique, à rester calmes et en lieu sûr», demande ainsi l'élu.