Visage fermé, sourcils froncés, regard défiant: Donald Trump avait été soumis à un mugshot – les photographies d'identité judiciaire – dans une prison d'Atlanta, une première pour un ancien président dans l'histoire des Etats-Unis.
Le favori des primaires républicaines à l'investiture pour l'élection présidentielle de 2024 y avait échappé lors de ses trois précédentes inculpations pénales, mais le milliardaire, accusé d'avoir tenté de manipuler les résultats de la présidentielle de 2020 dans cet Etat du Sud, n'a cette fois-ci pas coupé à ce cliché.
Dès la publication de l'image, l'équipe de campagne «Trump 2024» avait surfé sur l'effet «mug shot» en lançant un appel à chaque «patriote» américain, affirmant dans un communiqué que «l'Etat de l'ombre tente de faire du président Trump l'ennemi public numéro 1 pour oser défier la classe dirigeante corrompue de Washington».
Dans un communiqué à l'AFP dimanche, le porte-parole de la campagne de Donald Trump a confirmé que «près de 20 millions de dollars ont été levés ces trois dernières semaines, coïncidant avec l'inculpation à Washington et la photo d'identité judiciaire à Atlanta».
7,1 millions récoltés pour la campagne après la publication du cliché
«7,1 millions de dollars depuis jeudi. 4,18 millions de dollars rien qu'hier», samedi, pour ce qui constitue la plus grosse levée de fonds «en un jour de toute la campagne», a avancé Steven Cheung.
L'AFP n'était pas en mesure dimanche de vérifier indépendamment ces affirmations.
Sur X (anciennement Twitter), Steven Cheung a exhorté les médias «à continuer de montrer» la photo, en incluant ce qu'il dit être une version plus haute définition de l'image.
T-shirts, tasses, autocollants à l'effigie du «mug shot»: la campagne de Donald Trump a utilisé l'image pour vendre des produits dérivés seulement quelques heures après la publication de la photo.
Si une telle photo pourrait sonner le glas des ambitions politiques de beaucoup d'autres candidats, Donald Trump l'utilise à son escient pour se présenter en «héros», victime d'une persécution et d'une «chasse aux sorcières» orchestrées par les démocrates de Joe Biden.
Les démocrates ont également utilisé la photo, suggérant cependant que personne n'est au-dessus des lois.
Joe Biden a lui-même ironisé sur le cliché, déclarant à des journalistes qui l'interrogeaient sur le sujet vendredi: «Je l'ai vue à la télévision. Un beau gars».
(AFP)