Il est depuis une semaine le deuxième homme le plus puissant des Etats-Unis. Aux côtés du président américain Donald Trump, il entend bien imposer un changement de cap à l'Amérique. Le nouveau vice-président J.D. Vance vient de donner sa première interview télévisée depuis son entrée en fonction.
Lors d'un entretien avec la présentatrice de CBS Margaret Brennan, J.D. Vance est revenu sur les premières décisions de la nouvelle administration et a défendu la grâce accordée aux 1500 accusés impliqués dans l'assaut du 6 janvier 2021 sur le Capitole. Les trois points à retenir de cette interview fleuve
La nomination controversée de Pete Hegseth
La nomination du républicain Pete Hegseth à la tête du Pentagone a été confirmée de justesse samedi par le Sénat. Une courte victoire que le nouveau ministre doit à la voix décisive du vice-président J.D. Vance, qui préside également la chambre haute du Congrès américain. Lors de son interview, le dauphin de Donald Trump s'est expliqué sur son vote: «Je pense que Hegseth est un trublion et que beaucoup de gens n'aiment pas ça», a-t-il déclaré.
J.D. Vance a néanmoins estimé que le ministère de la Défense devait «absolument» être réformé, notamment dans les domaines du recrutement et de l'acquisition de nouveaux avions de combat et d'autres équipements. «Nous nous sommes engagés dans beaucoup trop de guerres, sans plan pour les gagner.» Il l'assure: avec Pete Hegseth, cela devrait désormais changer.
Jusqu'à présent, le nouveau chef du Pentagone s'est surtout fait remarquer par de nombreux scandales. Il est notamment accusé d'agression sexuelle et de violences conjugales. On lui reproche également des problèmes d'alcool et un manque d'expérience de l'homme de 44 ans dans la gestion de grandes organisations.
Chasse à l'immigration
Durant son interview, J.D Vance s'est fendu de plusieurs déclarations sur la question de l'immigration qui n'ont pas manqué de susciter la controverse. Et pour cause, le nouveau vice-président s'est dit favorable à une levée des restrictions sur les arrestations de migrants près des écoles et des lieux de culte.
Faut-il donc traquer les enfants directement dans les écoles? A cette question adressée par la présentatrice Margaret Brennan, J.D. Vance n'a pas répondu directement, se contentant de répéter qu'il voulait expulser les criminels. Le nouveau vice-président des Etats-Unis est en outre revenu sur sa volonté de restreindre le droit du sol aux Etats-Unis. Celui-ci est pourtant garanti par la Constitution américaine.
Pas de quoi faire baisser les bras de Donald Trump et J.D. Vance, qui comptent bien s'attaquer à ce principe. «Si vous venez ici temporairement en tant qu'immigrant illégal, nous espérons que votre enfant ne deviendra pas citoyen américain du seul fait de sa naissance sur le sol américain», s'est expliqué le vice-président. Après la signature par le nouveau président d'un premier décret restreignant le droit du sol, 22 Etats ont immédiatement réagi en déposant une plainte. Les premiers tribunaux ont d'ores et déjà qualifié le projet d'«anticonstitutionnel».
Grâces accordées par Donald Trump
Au premier jour de son mandat, Donald Trump a accordé la grâce présidentielle à quelque 1500 assaillants du Capitole. Une mesure qualifiée d'«erreur» par l'éminent sénateur républicain Lindsey Graham, qui a exprimé sa crainte que les grâces accordées ne débouchent sur de nouvelles violences.
Parmi les personnes graciées, on trouve certes des centaines de citoyens et citoyennes américains qui ont reconnu avoir enfreint la loi le 6 janvier 2021, mais il y a également de nombreux individus condamnés pour des délits graves, comme des violences contre des policiers. La décision de Trump de les faire libérer a logiquement fait couler beaucoup d'encre.
Interrogé à ce sujet, J.D. Vance a défendu le choix de son patron: «Il y a eu un déni massif de l'Etat de droit sous le précédent département de la justice, même si les personnes n'ont pas tout fait parfaitement ce jour-là.» Seulement deux semaines auparavant, J.D. Vance affirmait encore dans un entretien avec Fox News que les personnes condamnées pour des délits violents, seraient exclues des grâces.