C’est une affaire aussi insolite que sérieuse qui secoue le tribunal de Nairobi. Sur le banc des accusés, deux ados originaires de Belgique viennent de plaider coupables de contrebande et de biopiraterie, relaie le média belge 7sur7 ce mardi 15 avril. En clair? Ils sont accusés de trafic de fourmis indigènes du Kenya.
«Je me sens comme un criminel. Mais nous n’avions pas l’intention de faire du commerce illégal», assure l'un des jeunes Flamands en détention depuis 10 jours. Mais les autorités kényanes ne le voient pas de cet œil. Le 5 avril, une descente de police dans une luxueuse maison de vacances à Naivasha – où séjournaient les deux adolescents – a permis de découvrir environ 5000 fourmis reines vivantes, soigneusement emballées dans plus de 2000 tubes.
Une opération planifiée?
Selon le Kenya Wildlife Service (KWS), il s’agirait de l’un des plus importants cas de trafic illégal d'animaux enregistrés dans le pays. L’organisation a engagé une action civile contre les deux adolescents. «Les tubes à essai ont été conçus pour maintenir les fourmis en vie jusqu’à deux mois et contourner les contrôles aéroportuaires tels que les scanners à rayons X. Tout porte à croire qu'il s'agit là d'une opération de contrebande planifiée et soigneusement exécutée», précise le KWS.
Deux autres trafiquants de fourmis ont été arrêtés le même jour, mais la manière dont les autorités ont localisé les jeunes Belges reste floue. «Les suspects étaient entrés au Kenya avec des visas touristiques et, selon les rapports des services de renseignement, ils prévoyaient de faire passer clandestinement les fourmis vers des marchés lucratifs d’animaux exotiques en Europe et en Asie, où la demande d’espèces d’insectes rares est en hausse», ajoute KWS.
Le tribunal a estimé la valeur marchande de la cargaison à un million de shillings kenyans, soit environ 6300 francs suisses. Parmi les espèces saisies figurait notamment la très rare Messor cephalotes, la plus grande fourmi moissonneuse du monde, particulièrement prisée par les collectionneurs.