Penser aux autres en premier, ne jamais faire quoi que ce soit qui puisse décevoir ou irriter l'entourage, négliger ses propres désirs... Voilà le propre des people pleasers qui, selon la psychologue allemande Ulrike Bossmann, suivent un schéma de pensée et de décisions visant en permanence à plaire à leurs interlocuteurs. Autrice de l'ouvrage de développement personnel «People pleasing», elle remarque que ce type de comportement peut avoir des conséquences néfastes pour la santé physique et mentale:
«Ils augmentent le risque de maladies liées au stress, d'anxiété et de dépression», déplore-t-elle. C'est pourquoi il est important d'apprendre à prendre soin de soi également, en débusquant ces 4 réflexes courants chez les people pleasers:
Un stress permanent
«Les personnes qui donnent la priorité aux autres ont tendance à s'épuiser, explique l'experte. Elles travaillent par exemple plus longtemps, assument des tâches pour les autres, disent 'oui' à tout et aident même lorsqu'elles sont déjà épuisées.» Pour parvenir à faire tout cela, un ou une people pleaser néglige forcément des choses indispensables à son bien-être, comme une pause déjeuner ou un café avec des collègues. Ainsi, il ne lui reste aucun instant de libre pour remplir ses réservoirs d'énergie.
«C'est pourquoi les personnes présentant ce genre de comportement risquent souvent de tomber dans une spirale descendante», poursuit Ulrike Bossmann. En d'autres termes, elles sont constamment stressées, puisque leur temps et leur énergie limités les empêchent d'accomplir les tâches auxquelles elles veulent vraiment s'atteler et qui s'ajoutent constamment à d'autres.
Une faible estime de soi
Pour notre intervenante, les personnes qui tendent à être des people pleasers ont une estime d'elles-mêmes complètement dépendante de l'avis des autres. Elles se sentent sûres d'elles uniquement lorsqu'elles reçoivent la reconnaissance et l'estime de leur entourage. Or, dès que cette validation disparaît ou que quelqu'un semble désapprouver leurs choix, elles risquent automatiquement de devenir très critiques envers elles-mêmes.
«L'estime de soi s'effondre alors comme un château de cartes», observe Ulrike Bossmann. En effet, les people pleasers ne sont pas seulement sensibles aux comportements positifs de leur entourage, mais aussi aux réactions négatives: «Dès que quelqu'un affiche une expression fermée durant une conversation, ces personnes ont le sentiment d'avoir irrité ou déçu leur interlocuteur», poursuit la psychologue. Leur estime de soi s'avère donc très fluctuante et globalement plutôt faible.
Une frustration au lieu de respect
«Les people pleasers évitent les conflits et ne prennent pas de position claire dans les discussions», remarque Ulrike Bossmann. En étant d'accord avec tout et n'importe quoi, leur véritable opinion ne transparaît pas du tout à l'extérieur: «Au lieu d'obtenir le respect de leurs semblables, cette complaisance fait que l'on est moins pris au sérieux».
La plupart du temps, les people pleasers restent très indulgents pendant de longues périodes, avant que leur humeur ne bascule: «S'il leur arrive d'avoir besoin d'aide à leur tour mais qu'elle leur est refusée, ils risquent de se sentir très frustrés.»
Des besoins non satisfaits
«Une personne qui donne en permanence la priorité aux intérêts d'autrui risque de perdre de vue ses propres besoins», explique Ulrike Bossmann, qui cite notamment l'exemple des vacances: les people pleasers seront plus à même de mettre de côté leur envie de passer un séjour à la mer pour satisfaire leur partenaire qui ne souhaite pas partir en voyage. Dans ce cas de figure, la personne aux tendances de people pleaser n'exprimera pas son propre besoin, de peur d'être jugée négativement par l'autre.
Selon notre experte, cela peut conduire à des pertes de sens et des questionnements douloureux, durant certaines périodes de vie: est-ce que je n'ai vécu que pour les autres pendant toutes ces années? Où sont passés mes désirs? «C'est alors que les people pleasers prennent douloureusement conscience qu'ils se sont négligés eux-mêmes», déplore-t-elle.