Le guide Michelin va dévoiler lundi à Metz devant la quasi-totalité des chefs étoilés et prochainement étoilés de France son palmarès 2025, avec la promesse de faire rayonner l'ensemble du territoire métropolitain.
Cette année, «c'est un événement particulier, puisqu'il a la saveur des 125 ans du guide Michelin», a déclaré à lAFP le patron du guide rouge, Gwendal Poullennec.
«Le plus grand événement»
Créé en 1900 par les frères André et Edouard Michelin à destination des automobilistes, le guide Michelin est aujourd'hui présent en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et du Sud, et se décline dans plus de 50 destinations, souligne-t-il.
Après Strasbourg (Est), Cognac (Sud-ouest) et Tours (Centre), l'ensemble des quelques 600 chefs étoilés de France ainsi que les futurs étoilés a été convié au coeur de la Moselle. «Comme toujours, on va jouer à guichets fermés, puisque l'immense majorité d'entre eux seront au rendez-vous», pour célébrer ce qui est «probablement le plus grand événement gastronomique de l'année» à l'international, souligne Gwendal Poullennec.
«La scène gastronomique mondiale ne cesse de s'élever, mais je dois dire que la France tient complètement son rang et participe elle-même à cette dynamique avec un nombre croissant d'étoiles chaque année», affirme le patron du Michelin, sans en dire plus.
Lundi 17h
Cette année encore, l'essentiel des étoiles sont situées en dehors de la région parisienne, et des «talents gastronomiques» ont été dénichés «dans toutes les régions de France métropolitaine», glisse-t-il. Le détail du palmarès est tenu secret jusqu'à lundi 17h00 (16h00 GMT).
L'an dernier, 62 établissements ont été promus, contre 44 en 2023, dont 52 établissements restaurants remportant une première étoile, contre 39 en 2023. Le jeune chef Fabien Ferré s'était notamment vu décerner trois étoiles d'un coup pour la Table du Castellet (Var), un fait rarissime. Le restaurant Le Gabriel de Jérôme Banctel, à Paris, jusqu'alors deux étoiles, avait lui aussi obtenu un troisième macaron.
L'opacité de Michelin
Autant décrié que respecté et craint par les chefs, le Michelin fait toujours la pluie et le beau temps sur la gastronomie mondiale. «C'est clairement le seul guide que tout le monde cite en référence», estime auprès de l'AFP Rémi Dechambre, journaliste gastronomique au Parisien Week-end. Une «absence de concurrence (qui) lui confère un pouvoir peut-être que certains jugent excessif». «Malgré lui, et avec lui, (le Michelin) incarne la gastronomie française», souligne Estérelle Payany, critique culinaire chez Télérama.
«On n'est pas sur une histoire d'alimentation, on est sur une histoire de culture, de représentation et de mise en avant du métier de cuisinier. C'est pour ça que les cuisiniers adorent autant qu'ils détestent le Michelin, parce que ça leur permet d'avoir un but vers lequel tendre», poursuit-elle, tout en précisant que les étoiles ne suffisent pas à faire la valeur d'un restaurant.
«Il y a de plus en plus de chefs qui s'en méfient et qui s'en défient, parce que le guide Michelin conserve son opacité, qu'il fait des choix parfois un peu étonnants. Mais il n'en demeure pas moins que ça reste le maestro de la gastronomie française en termes de classement», estime de son côté Franck Pinay-Rabaroust, rédacteur en chef du média culinaire «Bouillant(e)s».
Georges Blanc rétrograde
Le guide rouge a annoncé le 20 mars, suffisamment en amont des festivités, la rétrogradation de l'établissement trois étoiles de Georges Blanc, à Vonnas dans l'Ain. Si le chef de 82 ans a semblé prendre dans un premier temps la nouvelle de la perte de sa troisième étoile obtenue en 1981 avec «élégance», selon les dires du Michelin, il a dénoncé quelques jours plus tard sur les réseaux sociaux une «démarche solitaire» du guide rouge, «destinée à faire le buzz». Un post qui a été modifié par la suite.
Vingt-et-un autres restaurants ont été déclassés en 2025, un deux étoiles (Le Puits Saint-Jacques du chef William Candelon, dans le Gers) et 20 ayant perdu leur unique étoile, dont quatre en raison d'un changement d'orientation ou de propriétaires.