Beaucoup de personnes pensent que si un produit est estampillé «biodégradable» ou «compostable» c'est qu'il peut être jeté sans problème au compost. A priori ce serait pareil pour les produits fabriqués à partir de matériaux biodégradables ou de bioplastiques. Après tout, ils sont soit «fabriqués à partir de ressources renouvelables» soit «biosourcés» n'est-ce pas?
Malheureusement, ce n'est pas aussi simple. Voici ce qui se cache derrière les différents termes utilisés.
Les matériaux biodégradables (MBD)
Les matériaux biodégradables, également appelés «bioplastiques», sont entièrement dégradés par des micro-organismes naturels et transformés en eau, dioxyde de carbone et biomasse. Selon cette définition, il importe peu que la production soit à parti de ressources renouvelables ou non renouvelables (comme des ressources fossiles telles que le pétrole). On utilise toutefois le plus souvent de la cellulose, des fibres de canne à sucre, de feuilles de palmier ainsi que des produits à base d'amidon pour fabriquer la plupart de ces matériaux.
Tous les bioplastiques ne se valent pas et ne sont pas réellement biodégradables. Certains sacs à compost se décomposent rapidement et n'empêchent pas la transformation des déchets verts, tandis que d'autres bloquent cette transformation car ils mettent beaucoup plus de temps à se décomposer.
En outre, il existe un risque de confusion avec le plastique «normal» des emballages conventionnels fabriqués à partir du pétrole.
Plus de 3000 tonnes de produits fabriqués à partir de matériaux biodégradables entrent chaque année sur le marché suisse, principalement sous forme de boîtes alimentaires, de gobelets et de sacs à déchets verts. Parmi eux, près de 20% finissent dans le flux des déchets verts, écrit l'Office fédéral de l'environnement en 2017.
Quels sacs faut-il utiliser pour les déchets de cuisine ?
On reconnaît les sacs biodégradables en Suisse à leur quadrillage. Mais même ici, il existe des différences, comme le souligne le détaillant en ligne Farmy.ch. Ces derniers ont fini par proposer leurs propres sacs entièrement décomposables. «Nous sommes fiers de ces sacs parce qu'ils peuvent vraiment aller dans le bac du compost», explique Tobias Schubert, cofondateur de Farmy.
À Zurich, ces nouveaux sacs sont autorisés dans la poubelle verte grâce à un accord entre Farmy et le service de recyclage de la ville. La plupart des sacs standard mettraient plusieurs mois à pourrir, mais ceux que Farmy utilise se dégradent en deux semaines environ grâce à la fermentation du compost.
Si le compost du quartier est bien géré et atteint la température nécessaire, ces sacs peuvent être décomposés. Avec les petits bac à composts que l'on a chez soi, difficile d'atteindre la température nécessaire.
«À partir de ressources renouvelables» ou «biosourcé»
Ces plastiques ne sont pas forcément biodégradables, mais sont fabriqués à partir de ressources renouvelables comme le maïs ou la betterave à sucre. S'ils contiennent d'autres additifs ils doivent être jetés dans la poubelle normale et non dans la poubelle des déchets verts.
«Biodégradable» ou «compostable»
Ces plastiques sont entièrement décomposés par des micro-organismes naturels et transformés en eau, en dioxyde de carbone et en biomasse. Le terme «biodégradable» signifie que sa décomposition est beaucoup plus lente qu'un matériau qualifié de «compostable».
Désormais vous en savez plus sur les différents types de plastiques qui composent les sacs à déchets. N'oubliez pas que seuls les restes de nourriture ou les végétaux peuvent être jetés dans ces sacs, mais jamais de la viande.