On connaît la musique. Celui ou celle qui souhaite postuler à une offre d’emploi ou qui se présente chez un employeur doit d’abord préparer un CV et une lettre de motivation. Or c’est souvent à cette étape que tout se joue déjà, selon le conseiller en personnel et psychologue social Lucas Zehnder.
Pour Blick, il dévoile quelques stratégies. Tout d’abord, présenter un CV bien structuré et lisible. «Moins un recruteur a besoin d’efforts pour saisir les informations qui l’intéressent, plus il aura le temps d’examiner des parties plus intéressantes de la candidature», explique-t-il.
Selon l’expert, le contenu de la lettre de candidature est plus important qu’une simple présentation propre et ordonnée: «Si un poste nous intéresse vraiment, il faut faire un travail de recherche solide, pour comprendre ce qui est important pour l’entreprise. Une fois la récolte d’information complète, il sera temps d’écrire sa lettre de motivation et d’adapter son CV.»
Se renseigner sur l’entreprise
La connaissance de l’entreprise est aussi nécessaire lors des entretiens d’embauche. Il s’agit de prendre celle-ci au sérieux, continue Lucas Zehnder: «Si vous n’êtes pas informés sur l’entreprise, le secteur et le profil du poste, et si vous ne savez pas non plus ce que vous pouvez apporter avec votre expérience, vous n’allez certainement pas faire bonne figure», prévient-il. Outre le fait objectif de réduire ses chances, cela risque de vous mettre mal à l’aise et de le faire sentir — un véritable cercle vicieux.
Attention, à l’opposé, à ne pas paraître trop décontracté. Une honnêteté exagérée et non sollicitée peut également conduire à un refus: «L’entreprise se présentera sous son meilleur jour, et vous avez le droit d’en faire de même.» Il faut assumer ses points forts tout en sachant rester humble, sans en faire trop bien sûr. Tout est question d’équilibre.
Des postulations fantôme
Il s’agit aussi de ne pas avoir l’air menaçant pour ses futurs collègues. Si on paraît «trop dangereux» et que l’on montre qu’on pourrait prendre la place du supérieur à terme, cela peut conduire aussi à des refus de candidatures.
«A cela s’ajoutent malheureusement des motifs de refus liés à la culture ou des caractéristiques personnelles, qui jouent malheureusement encore un rôle beaucoup trop important: L’âge, le sexe, l’origine et l’orientation sexuelle», remarque le conseiller en ressources humaines, qui ajoute qu’heureusement, de plus en plus d’entreprises misent sur la diversité. Toute évolution sociale nécessite un peu de temps.
Parfois, un refus ne sera même pas du tout de la faute du candidat. «Il arrive régulièrement que des postes ne soient publiés que pour la forme, alors que le recrutement a déjà été décidé à l’interne. De même, des postes sont parfois publiés uniquement à titre de test, sans qu’il y ait vraiment d’embauche», fait remarquer Lucas Zehnder.
Que faire après un refus?
Mais selon Lucas Zehnder, la plupart du temps, les véritables raisons d’un refus restent cachées. Même une demande auprès des services RH ou des bureaux du personnel ne donne que rarement des informations.
Si le job de rêve ne devient pas réalité tout de suite, le conseiller en personnel recommande d’adresser des remerciements par écrit et de signaler que l’on reste disponible pour des entretiens à l’avenir. «On laisse ainsi la meilleure impression possible et la porte ouverte à des opportunités ultérieures.»
Pour Lucas Zehnder, le point clé pour décrocher une place reste la persévérance. «Les demandeurs d’emploi ne doivent jamais se laisser décourager par des refus!»
(Adaptation par Thibault Gilgen)