Qui, en Suisse, n’a jamais appris à l’école que la vache avait quatre estomacs ? La caillette, le feuillet, le bonnet et la panse sont nécessaires à un ruminant pour digérer les herbages. On ne peut qu’admirer le génie de la nature.
En classe, nous avons aussi appris que les ruminants éructent du méthane. Ce qui déclenche toujours l’hilarité générale est en réalité un sujet sérieux. Le méthane est un gaz à effet de serre ; d’aucuns accusent donc la vache de nuire au climat.
Mais voilà : en cours de mathématiques, nous avons découvert les joies des calculs complexes. C’est justement le cas des écobilans.
La nature, le climat et une règlementation stricte créent dans notre pays des conditions idéales à la production d’une viande de haute qualité.
La nature, le climat et une règlementation stricte créent dans notre pays des conditions idéales à la production d’une viande de haute qualité.
L’agriculture en 4e position
Selon une étude de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) parue en 2019, l’agriculture produit 14 % des gaz à effet de serre en Suisse. Il s’agit principalement de dioxyde de carbone (CO2), de protoxyde d’azote et, pour en revenir à nos vaches, de méthane. Ainsi, le secteur agricole n’est que le quatrième émetteur après les transports (32 %), le bâtiment (24 %) et l’industrie (24 %). D’ailleurs, dans le contexte du coronavirus et du confinement, les émissions quotidiennes de CO2 dans le monde ont chuté de jusqu’à 17 % au printemps 2020 par rapport à l’année précédente.
Plusieurs études ont démontré qu’à peine 4 % des émissions de gaz à effet de serre sont causées par les bovins.
Mais d’où sortent ces chiffres ? Il s’agit de calculs extrêmement complexes, qui prennent en compte un nombre incalculable de facteurs. Certains sont même difficiles à chiffrer.
Des prairies pour compenser les émissions
L’élevage de bovins nécessite des pâturages. Un bon point pour la Suisse, dont près des trois quarts des surfaces agricoles utiles sont des herbages. Pour des raisons géographiques et topographiques, ces surfaces ne peuvent pas être cultivées. Autrement dit, aucune pomme de terre ne poussera sur le Moléson, mais des ruminants viendront y paître.
Une prairie à la végétation dense et permanente est capable de fixer le carbone dans le sol. L’humus qui en résulte est un formidable réservoir à CO2. Mais cela ne fonctionne qu’avec des herbages : si ces prairies étaient remplacées par des cultures, le CO2 n’y serait plus stocké, mais au contraire, libéré. Pour en savoir plus sur le cycle du CO2, cliquez ici. (linkto: http://clear.ucdavis.edu/explainers/biogenic-carbon-cycle-and-cattle)
Selon une étude française parue en 2016, une prairie absorbe entre 30 et 80 % du méthane émis par les vaches qui y pâturent. L’écart élevé entre ces deux taux s’explique notamment par les différences de qualité et de taille des prairies.
Une agriculture en pleine évolution
De 1990 à 2015, l’agriculture a réduit ses émissions de gaz à effet de serre de 11 %. Les raisons de ce changement sont multiples. Aujourd’hui, on accorde par exemple une plus grande attention au choix des races afin de permettre une production de lait ou de viande la plus efficiente – et donc la plus écologique – possible. Le nombre de vaches laitières a par ailleurs diminué au cours de ces 25 années.
La gestion des prairies est également devenue plus durable : les bovins sont nourris avec plus de légumineuses qu’avant, comme le trèfle. Or, cette espèce végétale rend le sol plus fertile et réduit l’utilisation d’engrais. Dans l’élevage porcin, la quantité d’engrais utilisée a diminué de plus de 40 % en trente ans.
Ces exemples témoignent de l’évolution de l’agriculture au cours des dernières décennies. Cependant, on constate aussi que la production la plus efficiente n’est pas forcément la plus écologique – et vice-versa.
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Cet article a été rédigé pour le compte d’un client. Les contenus sont de style journalistique et répondent aux critères de qualité de Ringier.
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