Un heureux accident
L’histoire du champagne

L’histoire du vin pétillant est étroitement liée à l’histoire de la France, et à son ancien grand rival, qui inventa le bouchon en liège.
Publié: 01.10.2021 à 00:26 heures
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Le savoir-vivre veut que l’on arrête de trinquer au-delà de quatre personnes...
Photo: Getty Images
Shirley Amberg

Le champagne est un vin empreint de noblesse, le vin des Lumières, de la Révolution française et de la Restauration qui lui fera suite. Le champagne était consommé aussi bien par les auteurs du Manifeste du parti communiste que par les représentants du capital.

Pour célébrer le traité signé entre la Prusse et la Bavière en novembre 1870, et qui scella l’unité de l’Allemagne, ce n’est pas avec du vin mousseux de Moselle que Bismarck trinqua, mais bien avec du champagne. Pourtant, quatre mois auparavant, la France déclarait la guerre à l’Allemagne.

Moine ou marins?

Qui l’a inventé? Les Français assurent bien entendu que le champagne a été inventé en France, par un moine, qui répondait au nom de Dom Pérignon. Pourtant, malgré tout l’amour que je porte à ce pays, les Français apportent parfois bien peu d’importance aux détails. Or nous le savons tous, c’est là que s’y cache le diable.

L’histoire du champagne commence au début du XVIIe siècle. Les protagonistes principaux sont des marins anglais, et non un moine français. Le vin produit en Champagne était transporté jusqu’en Angleterre en fûts. Souvent, ce transport se faisait en hiver pour que le froid interrompe toute fermentation.

Quand le vin arrivait sur l’île, les Anglais le versaient dans des bouteilles qu’ils refermaient avec des bouchons en liège, méthode alors encore inconnue en France. Le fait de sceller les bouteilles de manière ultra-étanche était une pratique très courante en Angleterre pour la fermeture des bouteilles de bière. En France, les bouteilles étaient alors fermées avec des bouchons en bois entourés de chanvre.

Une seconde fermentation «magique»

Au printemps, quand la chaleur s’installait dans les pubs, la levure se réveillait de son hibernation et lançait alors la seconde fermentation, indispensable pour l’obtention du champagne. Le gaz carbonique ainsi généré s’échappait lors du débouchage avec un puissant «pop», qui amusait beaucoup les Anglais.

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