Vous l’avez certainement entendu dire au moins une fois: les larmes qui coulent le long du verre sont l’indice d’un grand vin. Cela ne dépend pas seulement de la forme, mais aussi du temps pendant lequel elles restent en place une fois qu’on a fini d’agiter le verre. Plus elles s’éternisent, meilleur serait le vin, à en croire certains.
Le phénomène des larmes n’est toujours pas totalement élucidé à ce jour. Il existe toutefois plusieurs raisons plausibles sur lesquelles vous pouvez vous appuyer. Pour commencer, les larmes qui descendent le long des parois du verre n’ont rien à voir avec la qualité du vin qui se trouve dedans.
Les larmes augmentent avec le taux d’alcool
Le physicien italien Carlo Marangoni (1840-1925) a étudié la tension superficielle des liquides et la façon dont ils s’influencent entre eux. L’effet Marangoni est une explication plausible du phénomène des larmes de vin.
Il reste une fine pellicule de liquide sur la paroi du verre après qu’on y a fait tourner le vin. Or, l’alcool contenu dans cette pellicule s’évapore plus rapidement que le reste du liquide. Ce dernier se contracte alors sous l’effet de la tension superficielle pour former des bandes étroites appelées larmes ou jambes.
Compte tenu de leur teneur réduite en alcool, ces larmes ont une densité plus élevée et une tension de surface plus importante que le reste du liquide dans le verre, ce qui fait remonter le liquide dans les larmes. Cet effet se maintient quelques minutes, car l’alcool qui remonte s’évapore immédiatement.
La teneur en sucre et la concentration jouent également
Avec un vin concentré et riche en alcool, l’écart entre les larmes, souvent pointues, est relativement faible. La présence d’intervalles plus larges entre les larmes et une forme plus arrondie permettent de conclure à un vin moins alcoolisé, moins concentré et moins sucré.
Les vins secs et légers, ayant une faible teneur en alcool, ne produisent presque pas de larmes. En résumé, la forme et l’espacement des larmes sur le verre peuvent donner des indications sur la teneur en alcool et en sucre, ainsi que sur la concentration d’autres composants. Mais il n’y a pas de certitudes scientifiques absolues à ce sujet. Dans tous les cas, les larmes qui s’écoulent le long du verre ne disent rien de la qualité générale du vin.