A la capitale mondiale du vin
Des milliers d’hectares de vignoble détruits

A Bordeaux, les vignerons perçoivent des primes pour l’arrachage des vignes. La majeure partie des surfaces abandonnées est rendue à la nature.
Publié: 09.03.2025 à 12:01 heures
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Dernière mise à jour: 09.03.2025 à 12:41 heures
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Les arrachages de vignes dans le Bordelais ont commencé en décembre 2024.
Photo: PHOTOPQR/SUD OUEST/Thierry David
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Ursula Geiger

On s’est longtemps demandé combien d’hectares de vignes seraient victimes des pelleteuses en Gironde. On dispose désormais des chiffres officiels concernant la première phase de restructuration. Selon le quotidien «Sud Ouest», 1200 demandes d’arrachage ont été formulées, portant sur une surface de 6200 hectares.

Cette mesure radicale vise à réguler les excédents de vin rouge dans les catégories de prix inférieures et moyennes. Les viticulteurs qui déclarent des terres à arracher reçoivent une compensation à hauteur de 4000 euros par hectare. Les vignobles des grands châteaux du Médoc et du Libournais ne sont pas concernés par cette mesure.

Sur le total des vignes arrachées, 3500 hectares seront rendus à la nature. Les surfaces restantes feront l’objet d’une utilisation agricole autre. Les règles sont claires: celles et ceux qui ont déclaré des surfaces à arracher auprès des autorités devront avoir arraché leurs vignes avant le 2 juin 2025. De plus, aucune demande de plantation ne pourra plus être déposée pendant six ans pour les surfaces arrachées.

Le problème des vignes fantômes

Le calendrier est important. Les vignobles qui ne sont plus cultivés et dans lesquels les «vignes fantômes» se multiplient de manière sauvage sont un refuge pour les parasites, susceptibles d’infecter les surfaces cultivées aux alentours. Il s’agit notamment de l’oïdium et de la cicadelle de la vigne, qui transporte le virus de la flavescence dorée, une maladie mortelle pour la vigne.

Les plantations illégales et les vignobles en friche sont exclus de la prime à l’arrachage, tout comme les terres des entreprises en liquidation. Des poursuites judiciaires ont déjà été entamées contre les propriétaires de terres non cultivées.

Les propriétaires du Domaine du Carrelet, fondé en 2017, souffrent également du problème des «vignes fantômes». En effet, le petit vignoble de ce domaine de deux hectares jouxte le château Chabiran, qui appartient à l’empire de l’entrepreneur chinois Naijie Qu. L’«homme aux 25 châteaux» a été condamné en 2023 pour plusieurs délits. Neuf de ses domaines en Gironde ont été saisis. Mais à ce jour, les autorités ne se sont toujours pas occupées des vignes laissées à l’abandon.

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