Dénicher les petites bouteilles qui vont bien, celles qu’on prend plaisir à partager sans prise de tête et qui subliment les meilleures recettes de fêtes ou les petits apéros imprévus, c’est son rayon. Dans sa boutique lausannoise, Sarah Pagès, ex-sommelière du Lausanne Palace, propose les pépites qu’elle a dénichées ici ou ailleurs pour se régaler sans se ruiner, puisque ses trésors ne dépassent que très rarement 100 francs.
Vignerons innovants, cépages audacieux ou encore productions quasi confidentielles, voici quelques bouteilles parfaites pour accompagner vos plats de fêtes dont vous nous direz des nouvelles!
Moins de 20 francs
L’étiquette qui annonce la couleur pour les apéros avec… le Melting potes du Domaine Sérol. Ce vin produit en Ardèche est un vrai coup de cœur. Et pas seulement parce qu’il est le fruit de l’amitié et de la solidarité entre amis qui se sont mobilisés pour dénicher des raisins bio pour aider les propriétaires du domaine Sérol touché par le gel. Pas de prétention pour cette bouteille de copains, juste du très bon. Cultivée en biodynamie, cette petite cuvée donne vie à un nectar plein de gourmandise, qui donne l’impression de croquer dans du raisin grâce à la présence du gamay, ici associé à la syrah et à la grenache. Facile d’accès, ce vin est de ceux qui rassemblent instantanément les amateurs éclairés et les buveurs lambda et qui met tout le monde d’accord autour de la table.
Le plat qui lui va selon Sarah:«Voici l’allié des plats pas compliqués, pour ceux qui font rimer menus de fêtes avec simplicité, comme autour d’un plateau de charcuteries et de fromages du coin, une volaille rôtie au four, un filet mignon grillé et même une fondue ou une raclette pour ceux qui n’aiment pas le blanc.»
Moins de 30 francs
L’onctuosité et la gourmandise pour le foie gras avec… le viognier de Thierry Constantin. Peu exploité en Valais, le viognier est le cépage roi de la Vallée du Rhône septentrionale. Expressif dans le fruit et élevé en fût, il exprime en général beaucoup de puissance et de gras. Ici, le terroir froid du Valais et les vignes âgées en moyenne de 25 ans du domaine lui ôtent son exubérance. Résultat: un vin aux notes florales, de fruits exotiques, très délicat qui plaira aux amateurs de vins fruités et aromatiques qui expriment plus de subtilité, de délicatesse que la plupart des Viogniers… Un vin plein de minéralité souligné d’une fin de bouche saline.
Le plat qui lui va selon Sarah: «Ce vin et son fruit délicat ont une indéniable touche gastronomique. Il est parfait en apéro, sur du foie-gras, une langoustine, un homard ou des sushis.»
L’originalité d’un bordeaux blanc pour les coquillages avec… Le M de Mangot Blanc. On associe généralement le Saint-Émilion aux rouges. Ici, c’est d’un blanc dont il s’agit, assemblage de chardonnay, roussanne et colombard. Produit sur un domaine familial en biodynamie, ce vin, tiré à 3000 bouteilles seulement, n’est pas élevé en fûts, ce qui lui confère une belle minéralité due à son terroir. Facile à boire, il n’affiche que 12,5% d’alcool. C’est un vin aux notes subtiles et équilibrées.
Le plat qui lui va selon Sarah Pagès: «Fin et harmonieux, ce vin est parfait pour accompagner la saveur de l’iode sur les coquillages et les crustacés. Vif, il ne masquera pourtant pas la finesse de la chair des produits de la mer.»
Moins de 40 francs
La mondeuse parfaite pour les volailles traverse le lac avec… La mondeuse noire du Domaine Le Satyre. Noémie Graff est LA révélation du moment. Installée à Begnins, sur les hauteurs de Gland, cette vigneronne cultive ses vins en bio et possède d’ailleurs le label Bio Suisse. Pour ce cru, c’est un vrai défi qu’elle relève: celui de sublimer la mondeuse, un cépage savoyard souvent mal aimé et associé à des vins de soifs peu qualitatifs. Pari gagné, avec ce vin facile à boire et accessible qui, depuis deux millésimes, présente d’agréables notes poivrées virant sur fruit noir, mais sans concentration tannique élevé ni notes alcooliques. Le plat qui lui va selon Sarah :«La poularde, le chapon, la dinde, la volaille en général et les champignons s’accordent à merveille avec ce vin que l’on peut aussi envisager sur un pavé de saumon et en apéro.»
L’escapade en Italie à l’heure du dessert avec… Kabir, moscato de Pantelleria. Cette maison familiale est une institution en Italie. Sur cette île paradisiaque connue pour ses vins et ses câpres au sel, le muscat est le cépage roi. Ici, ce vin est élevé pour donner un moscato peu sucré, soit une centaine de grammes de sucre pour 240 gr pour un Jurançon de même volume. En bouche, la douceur arrive en pente douce pour s'épanouir sur des notes exotiques, de pêche, d’abricot sans tomber dans l’opulence, le moelleux, avec une fin de bouche tout en fraîcheur et en légèreté. Le plat qui lui va selon Sarah: «Un vin savoureux sans être écœurant ou coupe-faim qui s’harmonise idéalement avec des tartes aux fruits jaunes, des bûches de Noël exotiques, des fromages persillés ou des bleus.»