À La Table de Lumière, le restaurant du Disneyland Hotel tout récemment rénové, le spectacle est tout autant dans la salle que derrière les fenêtres. Seul hôtel Disney au monde à être implanté directement à l’entrée du parc, ce cinq-étoiles qui célèbre les personnages royaux de la firme aux grandes oreilles, permet de suivre le spectacle son et lumières qui se déroule au-dessus de l’iconique château de la «Belle au Bois Dormant» tout en dégustant un délicieux repas.
Royale, la décoration flambant neuve de la salle de restaurant l’est, avec ses rideaux lourds à pampilles et embrases, ses fauteuils capitonnés et son personnel de service en chemise et gilet brodés. Dans les allées du restaurant ou dans la salle garnie de miroirs en hommage à la galerie des glaces du Château de Versailles, les couples de princes et princesses vont et viennent pour ravir les petits et les grands enfants. Tandis que derrière une large baie vitrée, la brigade s’agite en mode live cooking.
Car si les personnages qui trainent leur robe à crinoline et leurs costumes princiers sont ceux des contes mis en images par le génie de Walt Disney et de ses disciples créatifs, les hommes et les femmes qui s’agitent pour mettre de la magie dans les assiettes sont, eux, tout ce qu’il y a de réel.
Un menu à 120 euros
La Table de Lumière, du nom du maître d’hôtel transformé en chandelier dans le dessin animé «La Belle et la Bête», se veut une expérience immersive, en parfaite harmonie avec les espaces et les 487 chambres et suites de cet hôtel dans lequel il est possible de dormir dans le lit à baldaquin de Cendrillon ou de brosser ses cheveux devant une coiffeuse semblable à celle de Raiponce.
Dans l’assiette, comme le chante Lumière: «C'est la fête !» avec un «Menu Vie de Château» à 120 euros. Il inclut entrées, plats, desserts, amuse-bouches et mignardises et relève avec succès le défi d’incarner la tradition culinaire française, de respecter l’esprit du lieu et de séduire une clientèle venue des quatre coins du monde.
Parmi ces propositions de saison, qui évoluent bien sûr au fil du calendrier, les produits nobles et emblématiques comme la langoustine, le homard européen, le bar de ligne, la viande de bœuf de race Montbéliarde ou l’agneau fermier du Quercy côtoient des fruits et légumes produits localement dans des recettes raffinées.
Un menu vraiment gastro
Pour ce premier menu d’hiver, le choix était large. Après un rafraîchissant petit amuse-bouche composé d’un petit tartare de pomme granny smith acidulé et croquant surmonté d’une aérienne mousse de butternut au petit goût de noisette, mon choix s’est arrêté sur un duo de langoustines juste cuites, accompagnées d’un coulis de crustacés et d’une fine purée de chou-fleur. Très justement cuites, ces deux crustacés bien charnus s'accommodaient parfaitement d’un coulis façon bisque au goût bien prononcé et harmonieusement contrebalancé par la douceur du chou-fleur et l’acidité de ses quelques grains de citron caviar.
Pour suivre, la pièce de bœuf de race montbéliarde rôtie, tendre et fondante et son petit jus au merlot constituaient une composition classique avec des colonnes de pommes de terre surmontées d’un crémeux d’oignons, hélas un peu sous-cuites.
En guise de dessert, ma recherche de légèreté et de fraîcheur m’a orienté vers la proposition végane du menu, soit une émulsion coco à l’aloé vera, mangue fraîche et en granité et riz soufflé au chocolat. Une option que je n’ai pas regrettée tant le jeu de texture entre l’émulsion aérienne aux saveurs exotiques, la mangue fondante et le croquant du riz au chocolat était abouti. Et m’a laissé suffisamment de place pour les délicieuses mignardises constituées d’un moelleux financier pistache et chocolat et d’une mini pavlova végane à l'aquafaba.
Reproduire l'univers des dessins animés Disney dans les assiettes
Les propositions de ce soir sont celles d’Emmanuel Onillon, chef exécutif en charge des restaurants avec service à table du site. Celui-ci prend le temps de les élaborer avec ses équipes, selon un cahier des charges millimétré: «Créer une recette pour la Table de Lumière, c’est d’abord vouloir intégrer ce que raconte le lieu dans l’assiette, rester dans un visuel qui rappelle celui de la Belle et la Bête, en respecter les couleurs par exemple. Puis, pour incarner cette tradition culinaire française, les ingrédients ont leur importance: «Il faut que ce soit des produits connus et reconnus par notre clientèle internationale pour imaginer des assiettes qui parlent autant aux adultes qu’aux enfants tant au niveau visuel et gustatif.»
Producteurs locaux autant que possible, fournisseurs bio… Ceux qui chaque jour fournissent les tonnes de denrées alimentaires aux presque soixante restaurants qui constituent l’offre des parcs et hôtels doivent relever le pari de faire rimer qualité et quantité suffisante. «C’est un gros travail de recherche pour trouver des partenaires de confiance. On peut ainsi vraiment proposer de beaux produits, mettre en avant des références moins connues mais tout aussi qualitatives. Au lieu du bœuf charolais, la Table de Lumière sert du bœuf de race Montbéliard. La moutarde de Meaux que l’on a dans d’autres restaurants est ici de la moutarde d’Orléans, tout aussi savoureuse.»
Indispensable à l’expérience Disney made in France, la nourriture de qualité s’est peu à peu imposée comme une évidence dans ce parc situé à quelques minutes à peine de la capitale du pays de la gastronomie.
Si l’offre fast food est présente dans les parcs pour ceux qui veulent manger sur le pouce, les bonnes tables ne manquent pas, comme on le constate dans ce top 5 de nos restaurants préférés. Thématisés, inspirés des personnages ou des dessins animés, ils offrent, chacun à leur manière et grâce à des menus qui invitent à toutes les tables du monde, une véritable immersion visuelle et gustative. Comme un soupçon de magie en plus!