Adieu vins, vaches, cochons
La choucroute ne veut plus être un plat de bouffeur de saucisses

La choucroute, bientôt un plat végé? Le plat alsacien emblématique veut changer d'image pour mettre en avant l'aspect végétal du chou.
Publié: 01.09.2023 à 18:32 heures
Un plat de choucroute est photographie sur une table lors du Gala du FC Sion et sa traditionnelle choucroute.
Photo: keystone-sda.ch

Oubliez les saucisses, le lard fumé, le saindoux et les grandes rasades de riesling: la choucroute d'Alsace tente de changer son image de marque afin de se recentrer sur le chou et ses vertus nutritionnelles. «La choucroute est avant tout un légume», rappelle Sébastien Muller, président de l'Association pour la valorisation de la choucroute d'Alsace (AVCA). «Après une indigestion de fin d'année, on peut manger de la choucroute, ça fait du bien».

Les choucroutiers alsaciens, qui ont obtenu en 2018 une Indication géographique protégée (IGP), insistent sur la différence entre le végétal et la choucroute garnie, habituellement riche en charcuterie. «Il faut arriver à changer l'image du produit», explique Hugo Meyer, commercial à la choucrouterie Meyer Wagner à Krautergersheim (Bas-Rhin).

Haro sur la charcuterie

«La choucroute est un produit sain, qu'on voudrait faire manger toute l'année, même quand il fait chaud, alors que les gens ont l'habitude de le manger l'hiver avec de la charcuterie», résume-t-il. Pour arriver à modifier l'image de la choucroute, l'AVCA lance une campagne de publicité dans les médias nationaux, pour un budget de 50'000 euros, une première depuis l'obtention de l'IGP. La campagne cible un gros quart nord-est de l'Hexagone, plus réceptif au produit traditionnel de la gastronomie alsacienne.

«La cible est la mère de famille entre 30 et 45 ans qui souhaite cuisiner sainement. Les consommateurs ont envie de manger moins et mieux», a expliqué M. Muller lors d'une conférence de presse jeudi à Strasbourg. Pour l'heure, chaque Français consomme en moyenne 600 grammes de choucroute par an, soit un plat trois fois par an. Alors que les hivers sont de plus en plus courts, le défi consiste à les convaincre que le produit peut se déguster toute l'année, y compris cru. «C'est comme ça qu'on engrange le maximum de bienfaits», assure Jean-Luc Meyer, patron de l'entreprise de transformation Meyer Wagner.

Le secteur ne veut pas pour autant que les consommateurs abandonnent la choucroute garnie et son côté festif. «Il faut conserver la convivialité de la choucroute garnie et lui ajouter d'autres modes de consommation», plaide Sébastien Muller.

(AFP)

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