Répartition du produit des jeux
Avenir Suisse critique le système des casinos et des loteries

Avenir Suisse remet en question la manière dont les cantons continuent de distribuer la manne issue des jeux d'argent. Étude en main, le groupe de réflexion libérale recommande de dépolitiser les fonds de loterie, avec un gain d'efficacité à la clef.
Publié: 28.04.2022 à 07:29 heures
L'industrie des jeux de hasard n'est pas seulement politisée, elle est aussi organisée de manière inefficace, explique Avenir Suisse.
Photo: LAURENT GILLIERON

En Suisse, un milliard de francs provenant des jeux de hasard sont versés chaque année dans des fonds gérés par les politiques tels que les fonds de loterie cantonaux, relève Avenir Suisse jeudi. Et l'organisation d'affirmer qu'une véritable "industrie de la distribution d'argent" s'est formée autour des loteries intercantonales Swisslos et Loterie Romande.

L'industrie des jeux de hasard n'est pas seulement politisée, elle est aussi organisée de manière inefficace, poursuit Avenir Suisse dans le communiqué. L'étude, que le groupe de réflexion rend publique, estime que les coûts pour les quelque 80 fonds de loterie cantonaux atteignent jusqu'à 22 millions de francs par an.

Les coûts dus à la superposition des tâches sont encore plus élevés. Mais selon l'étude, les conflits d'intérêts provoqués par l'enchevêtrement des différents rôles de l'Etat sont encore plus graves. D'où l'affaiblissement de son statut de régulateur.

La réforme de la réglementation des jeux de hasard que leur numérisation exigerait pourtant s'en trouve d'autant empêchée. Le système suisse, qui s'est développé au fil du temps, est ainsi fortement mis à l'épreuve.

Distribution à la population

Selon Avenir Suisse, l'Etat devrait se retirer de sa participation dans les sociétés organisant des jeux de hasard, de même que de la répartition des produits. Ceux-ci vont avant tout aujourd'hui à des sociétés ou des projets d'utilité publique, sportifs ou culturels notamment. L'étude propose à la place une redistribution directe à la population.

Une deuxième étape consisterait à désenchevêtrer les institutions complexes. Selon l'analyse, beaucoup de tâches des cantons et de la Confédération se chevauchent. Les organes de surveillance devraient donc être réunis.

Dans un troisième temps, il s'agirait de revoir la réglementation après que les acteurs étatiques auront quitté l'industrie des jeux de hasard. Avenir Suisse propose une approche modulaire avec une licence de base pour les opérateurs. Cela permettrait également de remplacer par une réglementation neutre en termes de technologie et de concurrence le principe actuel, qui réglemente d'abord le jeu analogique.

(ATS)

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