Les habitants de Brienz doivent quitter leur village
Ce qu'il faut savoir sur la plus grande évacuation d'urgence de Suisse

Les habitants du village grison de Brienz doivent quitter leur domicile d'ici vendredi soir. Un éboulement menace de tout emporter d'ici une à trois semaines. Blick vous explique ce qui va se passer désormais.
Publié: 09.05.2023 à 21:04 heures
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Un éboulement menace de s'écraser sur le village grison de Brienz d'ici une à trois semaines.
Photo: Keystone
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Marian Nadler

Les habitants de Brienz doivent quitter leur village d'ici vendredi soir. Un éboulement menace de tout emporter. Que va-t-il se passer maintenant ? Blick répond aux principales questions concernant l'évacuation.

Pourquoi le village de Brienz doit-il être évacué d'urgence?

Un pan de montagne pouvant atteindre 2 millions de mètres cubes menace de s'effondrer d'ici une à trois semaines. «Nos géologues ont constaté que la vitesse à laquelle l'amas rocheux glisse s'est encore accrue de manière significative», a confié Christian Gartmann, membre de l'état-major de la commune, à Blick.

Des éboulements de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers de mètres cubes sont probables. Il existe donc un danger pour la vie des habitants de Brienz.

Marqué en rose, l'amas rocheux qui menace de s'effondrer:

Quels sont les scénarios probables?

Le bloc de roche peut s'effondrer partiellement ou totalement. Il est impossible de prédire de quelle manière cela se produira exactement. Le scénario le plus probable est celui de nombreux éboulements. Un glissement lent mais prolongé sous forme de coulée de débris, qui pourrait atteindre le village et l'endommager, est à moitié probable.

Un éboulement important, rapide et de grande ampleur est beaucoup moins probable, selon les indications de la commune. Mais il ne peut pas non plus être totalement exclu.

Les différents scénarios envisageables:

Que signifient les différentes phases?

Jeudi dernier, l'état-major de conduite communal d'Albula avait déclaré la «phase jaune», ce qui signifiait qu'il fallait s'attendre à ce que le bloc de roche au-dessus du village s'effondre dans d'ici deux à six semaines. Désormais, la «phase orange» a été lancée et le village sera évacué. Les 110 habitants ont trois jours pour quitter les lieux. C'est l'une des plus grandes mesures d'évacuation de tous les temps en Suisse.

La prochaine étape sera la «phase rouge». Il sera alors absolument interdit de pénétrer dans la zone évacuée. Ce n'est qu'à ce moment-là que le gros bétail, par exemple les vaches, sera également évacué.

La route cantonale Tiefencastel-Filisur, la ligne ferroviaire de l'Albula des Chemins de fer rhétiques et la route cantonale Tiefencastel-Lenzerheide seront alors fermées. La commune a demandé aux gens de n'emporter que le strict nécessaire.

Que va-t-il se passer maintenant?

Les habitants ont jusqu'à vendredi 18h pour faire leurs valises. Il ne sera ensuite plus possible de passer la nuit à Brienz. À partir de samedi, les habitants seront autorisés à entrer temporairement pendant la journée, tant que la situation le permet.

Le gros bétail de deux exploitations agricoles reste pour l'instant dans les étables. Il ne sera évacué qu'en phase rouge. Toutes les routes d'accès à Brienz sont pour l'heure uniquement ouvertes aux habitants et aux propriétaires de biens immobiliers.

Mardi soir à 19h, la population était informée des détails de l'évacuation et de l'aide apportée par la commune lors d'une réunion d'information publique à Tiefencastel.

Que disent les habitants?

«Pourquoi devrais-je m'inquiéter? Si tout s'écroule, je reviendrai au village et nous verrons bien, a déclaré Renato Liesch à Blick il y a quelques semaines. Et si ce n'est pas le cas, il y a encore des centaines d'autres endroits magnifiques dans le monde.»

Les mouvements sur le versant depuis avril 2022:

Mais tout le monde ne veut pas ou ne peut pas voir la situation avec autant de légèreté. L'Italien Pietro Lazzara a son restaurant à Brienz. Il est bien possible qu'il se retrouve bientôt sans domicile et sans emploi. Mais il se montre combatif: «Je suis italien, je n'ai pas peur.»

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