La vente de chaussons est en plein essor
Les Suisses se ruent sur les pantoufles

Jamais autant de pantoufles n'ont été vendues en Suisse. A croire que si la pandémie force à rester à la maison, celle-ci pousse à trouver chausson à son pied.
Publié: 15.12.2021 à 16:39 heures
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Dernière mise à jour: 15.12.2021 à 20:31 heures
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Avec la pandémie et le temps passé à la maison, les Suisses se ruent sur les pantoufles
Photo: Getty Images
Jonas Dreyfus

Avant la pandémie, la population suisse pouvait être divisée en deux types. L'un portait systématiquement des chaussettes à la maison. L'autre enfilait sans motivation une forme quelconque de pantoufles en rentrant. Maintenant que nous sommes habitués à passer beaucoup de temps chez nous, même les plus réfractaires aux pantoufles découvrent l'avantage d'une paire de chaussons de qualité.

Dès la première année de pandémie, en 2020, les clients ont acheté presque trois fois plus de pantoufles qu'en 2019, explique David Kübler de Digitec Galaxus, le plus grand détaillant en ligne de Suisse. «En 2021, nous avons encore pu augmenter nos ventes de plus de 70% par rapport à l'année précédente», ajoute-t-il. Parmi les modèles très demandés, on retrouve ceux des marques moelleuses comme Fellhof ou UGG. Ils coûtent entre 50 et 100 francs.

Les pantoufles se sont émancipées

Même son de cloche dans les grands magasins comme Jelmoli et Manor. Ou encore chez la chaîne de commerce de détail Dosenbach-Ochsner AG, qui exploite environ 400 magasins spécialisés en Suisse. La recommandation de travail à domicile de l'Office fédéral de la santé publique a eu un effet très positif sur la demande de paires de pantoufles, explique son porte-parole, Timo Schnurr. Ce sont surtout les modèles haut de gamme qui se vendent bien.

Ce n'était pas le cas au début de la pandémie, lorsque le boom des pantoufles a commencé à se manifester par des ventes de modèles en plastique. La palme dans le domaine revenait aux fameuses Crocs. Le fait que le magazine de mode «Elle» les ait élues «chaussures officieuses de la pandémie» au cours de l'été 2020 est sans doute moins lié à l'esthétique de ces chaussons en plastique qu'au fait qu'ils se sont imposés comme incontournables pour le personnel soignant. Depuis le début de la pandémie, l'entreprise américaine qui fabrique les Crocs a fait don de centaines de milliers de modèles à des hôpitaux du monde entier.

Banlieue chic ou Birkenstock, les goûts sont dans la nature

Une autre tendance en matière de pantoufle était volontairement laide lors du premier été de pandémie: des «claquettes» Adidas combinées, selon la température, avec des chaussettes de sport blanches. Le terme «banlieue chic» est alors utilisé pour faire référence au style urbain que célèbrent les jeunes des banlieues, principalement françaises.

Ceux qui se sentaient peut être trop vieux pour cela se sont tournés vers les sandales en liège de l'ancienne marque allemande Birkenstock, qui n'étaient parfois plus disponibles en raison de la forte demande. Depuis le début de l'année, Birkenstock fait partie, avec des marques comme Louis Vuitton, du groupe de luxe français LVHM. Le produit phare de la collection actuelle est une sandale ouverte, doublée de fourrure d'agneau, au prix d'environ 160 francs. Pour les pieds mal irrigués du home office, qui ont malgré tout besoin d'un peu d'air frais, la solution semble être toute trouvée. De la à dire qu'il y en a pour tous les goûts, il n'y a qu'un pas.

(Adaptation par Thibault Gilgen)

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