Ce n’est pas tous les jours qu’un élu à l’Exécutif de la Ville de Genève décide de remiser la langue de bois au placard et pousse un coup de gueule sur Facebook. En tançant la chaîne de télévision genevoise Léman Bleu qui a annoncé le recrutement d’une journaliste très marquée à droite, Sami Kanaan a surpris.
Un commentaire rafraichissant quand on connait la propension des élus à déléguer le verrouillage de leur communication à une grappe de communicants. Ce n’est pas le dernier rapport de la Cour des comptes de Genève (CDC) qui le contredira: 64,9 équivalents temps-plein dévoués à la communication rien qu’à l’Etat…
Alors, forcément, quand un élu sort du bois, la journaliste tend l’oreille et le micro. Si la forme adoptée par le conseiller administratif peut laisser à désirer, sa remarque a le mérite de susciter le débat. Ainsi que de soulever une interrogation légitime quand elle concerne une chaîne de télévision locale financée en partie par des deniers publics.
Un grand silence
Un débat auquel la chaîne n’a pas voulu participer, en nous opposant un silence courroucé, estimant les propos du politicien relevaient du non-sujet… Ce qui ne l’a pas empêché de s’en saisir mercredi soir dans son émission «Le poinG», une semaine après avoir refusé de répondre à nos questions.
Pourtant, intérêt public, il y a. En empruntant les mêmes méthodes que ceux qu’elle dénonce à juste titre, la chaîne ne s’est pas rendu service. Ni à elle, ni à ses confrères et consœurs et encore moins au débat démocratique. Recevoir le prix de la Transparence «regio», c’est bien, en faire preuve, c’est encore mieux.