Esther Staubli est arbitre de niveau international
«Je ressens un grand respect sur le terrain»

Il y a 23 ans, elle jouait pour le FC Rot-Schwarz Thoune dans la Nati A et son club d’origine a réussi cette année à revenir dans l’AXA Women’s Super League. Esther Staubli, 44 ans, est aujourd’hui arbitre de niveau international. Quel est son avis sur le foot féminin?
Publié: 01.12.2023 à 00:01 heures
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Dernière mise à jour: 30.11.2023 à 10:39 heures
Photo: Marc Schumacher/freshfocus
Article rémunéré, présenté par AXA

L’année touche bientôt à sa fin. Si vous faisiez un bilan, quel serait votre temps fort sportif de l’année 2023?
Esther Staubli: L’année toute entière a été extraordinaire. Tout d’abord avec la Coupe du Monde en Australie et en Nouvelle-Zélande, puis la demi-finale de la Champions League Barcelone contre Chelsea fin avril devant plus de 70 000 spectateurs, sans oublier les nombreux matchs de Super League palpitants en Suisse. Pour nous arbitres, il en va de même que pour les joueuses: la base est toujours le championnat suisse où l’on doit faire ses preuves toutes les semaines.

Et le match de qualification pour la Coupe d’Europe Azerbaïdjan – Suède à la mi-novembre. Vous avez été la première Suissesse à arbitrer une rencontre éliminatoire chez les hommes. Quelle signification cette nomination a-t-elle eu pour vous?
Il s’agissait principalement d’une marque d’estime et de respect. Mais je dois reconnaître que c’est moi qui ai été la plus surprise par cette convocation. Je ne m’attendais pas à être appelée pour un match de ce championnat.

Est-il difficile pour une femme d’arbitrer un match d’hommes?
Beaucoup moins que ce que beaucoup peuvent penser. Nous sommes encore souvent prisonniers de préjugés. Les joueurs me jugent sur mes performances, pas en raison de mon sexe. Je ressens là beaucoup de respect. Je ne fais moi-même aucune différence entre l’arbitrage d’un match de femmes ou d’hommes. Je me concentre sur mon travail et le match. Je n’ai pas le temps de penser à qui évolue sur le terrain.

Pourquoi Axa soutient le football féminin

L’Axa Women’s Super League existe depuis août 2020. Axa a été le premier sponsor de la plus haute ligue du football féminin en Suisse. La promesse de la marque «Know You Can» s’applique également à cet engagement en faveur du sport – les joueuses de l’Axa Women’s Super League doivent être soutenues pour atteindre leurs objectifs et réaliser leurs rêves. Avec pour ambition que le football féminin obtienne la reconnaissance qu’il mérite.

L’Axa Women’s Super League existe depuis août 2020. Axa a été le premier sponsor de la plus haute ligue du football féminin en Suisse. La promesse de la marque «Know You Can» s’applique également à cet engagement en faveur du sport – les joueuses de l’Axa Women’s Super League doivent être soutenues pour atteindre leurs objectifs et réaliser leurs rêves. Avec pour ambition que le football féminin obtienne la reconnaissance qu’il mérite.

Mais entrer dans le stade devant 70 000 spectateurs à Barcelone ou devant un petit public en championnat suisse fait certainement une différence.
Pas vraiment. Quand je siffle, je me concentre sur l’action. J’occulte tout ce qui se passe autour. En tant qu’arbitre, il faut pratiquement toujours anticiper ce qu’il va se produire. Il faut prévoir les passes et l’évolution du match. De nombreuses choses se passent avant que le ballon arrive. Mon expérience de joueuse m’aide certainement. Je sais comment joueuses et joueurs pensent et agissent.

Faisiez-vous preuve de fair-play sur le terrain?
(rit) Je n’étais pas injuste, mais je dirais que j’étais dure comme joueuse. J’ai trouvé mon jeu grâce au physique et en luttant. J’ai commencé au poste d’attaquante. À la fin de ma carrière, je jouais comme défenseuse.

Vous étiez engagée au Rot-Schwarz Thoune fin des années 1990. Peut-on encore comparer le football féminin en Suisse de l’époque et celui d’aujourd’hui?
À peine. Nous jouions sur des terrains annexes et avions toujours le même public de 20 personnes. Petite fille, j’aimais déjà jouer au football et participais à des tournois avec les garçons. Quand j’ai voulu entrer en club à partir de 16 ans, j’ai dû contacter les responsables et demander si je pouvais. Tout est mieux organisé et structuré aujourd’hui. L’engagement des grands clubs dans le football féminin a sûrement été un facteur clé. Les femmes disposent aujourd’hui elles aussi d’une infrastructure professionnelle. Jouer sur un terrain d’entraînement ou dans un stade de Super League fait une grande différence sur le plan émotionnel.

Quand et pourquoi avez-vous décidé de devenir arbitre?
C’était en l’an 2000. J’avais réussi à intégrer la Ligue Nationale A avec le FC Rot-Schwarz Thoune et je sentais que j’avais atteint mes limites. Mais le football restait ma grande passion, j’ai donc cherché un moyen de continuer à la vivre. Quand Rot-Schwarz Thoune a cherché des arbitres, j’ai postulé.

Auriez-vous imaginé participer un jour à une Coupe du Monde en Australie?
(rit) Non. Mais ce n’est pas non plus dans ma nature, ni au foot, ni au travail. Je prends les choses étape par étape. Et je grimpe ainsi les échelons.

En plus de votre engagement en tant qu’arbitre, vous enseignez dans une école agricole. Réussissez-vous toujours à concilier vos deux emplois?
À l’école, je m’occupe d’élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage mais à un taux réduit. Par ailleurs, je m’implique aussi dans la formation de jeunes arbitres au sein de l’Association Suisse de Football. Il ne me reste pas beaucoup de temps libre.

Ne serait-il pas plus judicieux de professionnaliser les arbitres de football?
À titre personnel, la situation actuelle me convient. L’équilibre que m’offre mon travail est important pour moi. Mais certaines choses seraient certainement plus faciles si nous avions plus de liberté et pouvions mieux nous reposer. En tout cas ce n’est pas l’argent qui m’intéresse. La passion et l’amour du football sont mon moteur.

Quels sont vos prochains objectifs?
À 44 ans, je suis à l’automne de ma carrière. Mais j’ai encore un objectif important à atteindre. Je souhaite participer à l’Euro 2025 en Suisse en tant qu’arbitre. Il s’agira d’un grand événement pour le football féminin en Suisse et il serait formidable que nous saisissions cette opportunité pour faire de ce tournoi un succès durable: pour les joueuses comme pour les arbitres femmes.

Présenté par un partenaire

Cet article a été rédigé pour le compte d’un client. Les contenus sont de style journalistique et répondent aux critères de qualité de Ringier.

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