Emiliano Martinez a été élu meilleur gardien de la Coupe du monde masculine 2022, organisée au Qatar. La taille de l’Argentin : 1,95 m. Mary Earps, elle, a été élue meilleure gardienne de but de la Coupe du monde féminine 2023, organisée en Australie et en Nouvelle-Zélande. L’Anglaise mesure 1,73 m.
Ces 22 centimètres de différence représentent environ un onzième de la hauteur d’un but de football. Ce n’est pas rien quand on doit arrêter les ballons les bras tendus.
Nadine Böhi (19 ans), gardienne de but au FC Saint-Gall, relativise: «Ça n’a absolument aucune importance. On a la taille qu’on a.» Même du haut de son 1,80 m, elle est bien placée pour le dire. Selon l’Office fédéral de la statistique, la différence de taille moyenne entre un homme et une femme est de 12,7 cm. Nadine Böhi mesurerait donc environ 1,93 m en proportion masculine.
Bien sûr, une femme gardien de but se préoccupe peu des centimètres qui lui manquent, d’autant plus que Nadine Böhi a raison: la taille est un fait. On peut contrôler l’entraînement, mais pas la croissance. Kim Bollmann, 23 ans, revient tout juste après une blessure et est donc actuellement la numéro 3 dans les buts saint-gallois: «On est plutôt confronté à cette thématique de l’extérieur. Avant, j’entendais aussi des remarques du genre: «Arrives-tu au moins à atteindre la barre transversale?» Kim Bollmann, prêtée par le FC Zurich depuis le début de l’année, mesure 1,77 m.
«Le jeu d’angles change»
La thématique de la taille a toutefois une influence sur la manière dont les gardiennes de but doivent jouer et s’entraîner. L’experte suisse et entraîneuse de l’équipe nationale du Ghana, Nora Häuptle, l’a mentionné dans une interview accordée à Watson après le tour préliminaire de la Coupe du monde cet été: «Si le gardien est plus petit, le jeu d’angles, le placement sur le terrain change.»
Le tournoi en Australie et en Nouvelle-Zélande a été marqué par un nombre relativement élevé de tirs de loin qui montaient haut dans les buts. Il s’agissait souvent de tirs placés. Cela signifie que les joueuses de champ exploitent également les rapports de taille. Une réalité à laquelle une gardienne de but doit s’adapter.
L’Axa Women’s Super League existe depuis août 2020. Axa a été le premier sponsor de la plus haute ligue du football féminin en Suisse. La promesse de la marque «Know You Can» s’applique également à cet engagement en faveur du sport – les joueuses de l’Axa Women’s Super League doivent être soutenues pour atteindre leurs objectifs et réaliser leurs rêves. Avec pour ambition que le football féminin obtienne la reconnaissance qu’il mérite.
L’Axa Women’s Super League existe depuis août 2020. Axa a été le premier sponsor de la plus haute ligue du football féminin en Suisse. La promesse de la marque «Know You Can» s’applique également à cet engagement en faveur du sport – les joueuses de l’Axa Women’s Super League doivent être soutenues pour atteindre leurs objectifs et réaliser leurs rêves. Avec pour ambition que le football féminin obtienne la reconnaissance qu’il mérite.
Fabienne Oertle, 24 ans, gardienne titulaire du FCSG avec Nadine Böhi, explique: «Jusqu’à un certain point, on peut bien sûr compenser avec sa force de saut. Il suffit de penser à Yann Sommer.» Fabienne Oertle mesure 1,75 m. Sa collègue Nadine Böhi ajoute: «Face à un bon ballon piqué, on ne peut souvent pas faire grand-chose, même si on est un grand gardien.»
Les trois femmes sont accompagnées de leur entraîneur, Marc Stübi. À Saint-Gall, il coache non seulement l’équipe de l’AXA Women’s Super League, mais aussi différentes équipes de jeunes des deux sexes. «La taille joue un rôle de plus en plus important dans la formation des gardiennes de but.» Comme c’est déjà le cas depuis longtemps pour les hommes: avec son 1,83 m, Yann Sommer est le plus petit gardien de but de l’élite. Serait-il encore détecté aujourd’hui? Le problème, c’est qu’il est difficile de déterminer la taille qu’atteindra un individu lorsqu’il est encore jeune. Marc Stübi éclate de rire: «Je reconnais que parfois, on regarde les parents et on se dit: ‘Ouille, l’enfant ne grandira plus beaucoup’.»
Mais il se réjouit aussi du fait «qu’avec nos trois gardiennes, nous n’avons vraiment aucun problème à ce niveau-là». Certes, nombre des meilleures gardiennes de but du football féminin mesurent encore quelques centimètres de plus, comme la Suédoise Zećira Mušović (1,80 m), dont les arrêts (sur penalty) ont scellé l’élimination des États-Unis à la Coupe du monde, mais les gardiennes du FCSG n’ont pas à rougir.
Alors qu’au volleyball, les filets sont placés 19 cm plus haut chez les hommes que chez les femmes, au basketball, les paniers sont accrochés à la même hauteur. Faudrait-il penser à introduire un but de plus petite taille? Cette solution a fait l’objet de nombreuses discussions, mais a toujours été rejetée. Ne faudrait-il pas alors, pour que les proportions soient correctes, réduire également la taille des terrains de jeu? Que cela signifie-t-il en termes d’investissements dans les infrastructures?
Qu’en est-il des clichés sur les gardiens de but dans le football féminin? Fabienne Oertle répond immédiatement en riant: «On a tous un peu une araignée au plafond, non?» Et Nadine Böhi de répondre: «Pas faux. Après tout, nous nous laissons mitrailler volontairement.» Mais elle précise que ce poste est aussi exposé dans le football féminin que dans le football masculin. Fabienne Oertle: «Une gardienne de but qui fait une erreur fera plus jaser qu’une attaquante qui rate trois fois le but.» Il est donc d’autant plus important le trio de gardiennes fonctionne comme une équipe.
Aucune de ces trois joueuses n’aspirait spécialement à devenir gardienne de but. Pour Fabienne Oertle, c’était «le hasard. Un ancien gardien m’a vue à l’entraînement et m’a dit que j’avais en fait tout ce qu’il fallait pour aller dans les buts.» Kim Bollmann, elle, répond de manière lapidaire: «En ce qui me concerne, aucun des garçons ne voulait aller dans les buts, alors j’y suis allée.» Quant à Nadine Böhi: «Toutes les gardiennes étaient indisponibles, alors je les ai remplacées au pied levé.»
Rotation au poste de gardien de but
Cette année, les trois joueuses suivent un modèle de rotation particulier au FC Saint-Gall: durant la première phase du championnat, Fabienne Oertle et Nadine Böhi se partagent le rôle de gardienne titulaire. Chacune d’entre elles joue deux matchs consécutifs avant de céder sa place à l’autre. Kim Bollmann, elle, se remet de sa blessure et soutient le duo titulaire. L’entraîneur Marc Stübi: «Nous voulons donner aux deux gardiennes la chance de s’imposer, notamment pour d’éventuelles sélections en équipe nationale ou en équipe nationale junior.» De plus, Fabienne Oertle s’est gravement blessée au genou l’année dernière et n’a repris le travail qu’en début de saison. Ce système de partage lui donne du temps. La décision définitive sur le choix de la numéro 1 devrait être prise en hiver.
Si le partage du poste de gardien de but est courant dans le hockey sur glace, au football, de tels modèles font encore figure d’exception. Car dans ce cas, la défense doit s’adapter à des gardiennes différentes. Marc Stübi conteste: «De toute façon, à l’entraînement, tout le monde joue avec tout le monde.»
Ce qui est intéressant au FCSG, c’est que les deux gardiennes titulaires ont des caractères très différents. Alors que Fabienne Oertle est pleine de vie et plutôt extravertie – bref, une vraie boule d’énergie –, Nadine Böhi est réfléchie et plutôt introvertie. Lors de la visite d’entraînement à 11 contre 11, toutes deux donnent des instructions claires et fermes aux lignes de défense, qui ne se ressemblent cependant pas.
Les deux gardiennes en sont conscientes. Ce sont peut-être justement ces différences de personnalités qui empêchent l’apparition d’une concurrence malsaine. Fabienne Oertle: «Il est rare d’avoir deux gardiens qui ont pratiquement le même niveau. Ce n’est qu’à cette condition qu’un tel modèle a un sens. Il symbolise cette flexibilité que nous vivons dans le football féminin et au FCSG.» Nadine Böhi: «Au début, la situation de départ étant particulière, nous tenions absolument à faire nos preuves à l’entraînement. Aujourd’hui, tout ça est devenu pour nous tout à fait normal. Je suis heureuse quand c’est mon tour de jouer. Et quand ce n’est pas mon tour, je soutiens ‘Fäbi’.»
Sur quoi l’entraîneur Marc Stübi rebondit immédiatement: «Ce genre de déclarations est typique de nos trois gardiennes. Elles sont soudées comme un mur.» Un mur plus petit de quelques centimètres, mais un mur.
Cet article a été rédigé pour le compte d’un client. Les contenus sont de style journalistique et répondent aux critères de qualité de Ringier.
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