La ville où on aime les bouchons

7 adresses gourmandes pour découvrir Lyon en 24 heures

Bienvenue à Lyon. Certaines mauvaises langues (ou esprits éclairés, c’est selon), diront que Lyon, c’est Paris sans les Parisiens. En bonne citoyenne d’un pays neutre, et même si mes ancêtres sont plus du genre Gaulois réfractaires que Bernois conquérants, je ne me prononcerai pas. Mais il est vrai que celle que l’on surnomme la capitale des Gaules, et qui en a vu passer du beau monde depuis sa fondation en 43 avant J.-C., a bien des atouts: deux fleuves , le Rhône et la Saône, de magnifiques monuments historiques, comme son Grand Hôtel Dieu, une histoire marquée par l’industrie de la soie, de splendides lieux de culture, comme le très impressionnant Musée des Confluences, ou encore de remarquables édifices religieux. Tout cela dans une cité à taille humaine, aujourd’hui troisième ville de France, avec à peine plus de 500'000 habitants.

Mais, des Mères lyonnaises à Paul Bocuse, en passant par le premier critique gastronomique Jean Anthelme Brillat-Savarin, ce qui fait l’identité de Lyon, c’est la richesse de ce que l’on trouve dans l’assiette. Halles aux produits locaux incontournables (le saucisson pistaché ou le tablier de sapeur), bouchons lyonnais où se régaler de quenelles de brochet ou de tête de veau ravigote, mais aussi restaurants étoilés et petits bistrots néo gourmands... Pour ne rien rater des délices de la Ville des Lumières, voici un itinéraire gourmand à réaliser en 24 heures. Ou plus si affinités.

A peine sortis de la gare de Lyon Part-Dieu, il est temps d’aller s’offrir un petit café, ou un généreux casse-croûte à l’ancienne, aux Halles Paul Bocuse, situées à un petit quart d’heure à pied. Dans ce temple de la gastronomie, où le grand chef venait lui-même s’approvisionner pour ses restaurants, on trouve tout, absolument tout pour cuisiner ou manger sur le pouce.

Rénovés en 2005, ces bâtiments lumineux abritent une cinquantaine de commerçants: bouchers, charcutiers, écaillers, poissonniers, cavistes, traiteurs, épiceries d'ici et d’ailleurs, maraîchers, fromagers, café et restaurants, dont la charcuterie Sibilia, avec ses rosettes, saucissons pistachés et andouillettes de compétition, ou la fromagerie de la mère Richard.
Cours Lafayette

Une petite faim? Détour par le Kitchen Café pour y déguster une délicieuse brioche à la cannelle ou une crémeuse tarte à la vanille accompagnée d’un café de spécialité. Derrière cette belle enseigne, se cache un génial duo, la cuisinière Connie Zagora et le pâtissier Laurent Ozan.

Du petit-déjeuner au menu de midi, on aime leur cuisine à quatre mains créative, fraîche, gourmande qui s’exprime à travers un menu qui change chaque semaine et qui est, en plus, servi avec le sourire.
34, Rue Chevreul

Après un petit tour au Musée des Tissus et des Arts décoratifs, mon préféré à Lyon, qui retrace l'histoire du vêtement à travers les siècles grâce des des pièces vraiment somptueuses, direction chez Georges, pour y faire l’expérience d’un authentique bouchon lyonnais. Dans une petite salle de restaurant où trône un imposant bar en zinc surchargé, et dans une ambiance plutôt bruyante, on déguste le meilleur de la cuisine lyonnaise sur des nappes à carreaux rouges protégées de papier blanc.

Alors oui, la carte est restreinte, et, il faut le dire, peu adaptée aux vegans. Mais les amateurs de cochonnailles et de plats mijotés trouveront leur bonheur avec le gâteau au foie de volaille, l'œuf cocotte au Saint-Marcellin, la quenelle de brochet, le tablier de sapeur ou encore le saucisson chaud. Pour finir, la cervelle de canut en guise de fromage ou le baba au rhum complètent le tableau. Le tout, rehaussé d'un ballon de rouge de Saint Joseph ou de Mâcon.
8, Rue du Garet

L’andouillette ou l’aile de raie aux câpres, ça vous nourrit un homme (et une femme). Alors du coup, et histoire d’éliminer tout ça, on vous incite vivement à monter la colline de la Croix-Rousse pour y visiter le quartier du même nom. D’abord, parce que la vue y est magnifique sur toute la ville de Lyon. Ensuite, parce que l’histoire de la «colline qui travaille», par opposition à la «colline qui prie», celle de Fourvières, située en face, est marquée par le travail du tissu. Et plus particulièrement celui des canuts, les tisserands de la soie qui ont fait la richesse de la ville au XVIIIe siècle. Une fois là-haut, surtout s’il fait chaud, on s’offre une pause glacée chez Unico.

Le couple à la tête de cette enseigne a le titre maître artisan glacier, ce qui garantit une qualité irréprochable et des glaces, esquimaux, entremets ou sorbets préparés avec les meilleurs produits. Ici, même les cornets sont faits maison.
91, Montée de la Grande Côte

Envie de fraîcheur? Direction le Grand Hôtel Dieu, le somptueux ancien hôpital de Lyon, complètement rénové entre 2015 et 2019 et reconverti en lieu de passage, de culture, de shopping et de gastronomie.

Ce qu’on adore dans ce bâtiment, dont les premières fondations datent de l’an 542, c’est sa beauté et sa situation sur la presqu'île entre Rhône et Saône. C’est aussi son ouverture la plus large possible au public avec ses multiples, cours, jardins et cloîtres qui accueillent des centaines de chaises longues pour faire une pause au frais. Boutiques de fringues, cosmétiques durables, déco mais aussi musées de l’Illusion ou des soieries… impossible de s’y ennuyer. Cerise sur le gâteau, l’endroit est aussi un repère pour les gourmets avec de multiples tables et un musée de la gastronomie.

A l’heure de l’apéritif, Le Dôme, le bar de l'hôtel Intercontinental, vaut vraiment le coup que l’on casse un peu sa tirelire pour s’y offrir un verre. Pour son cadre d’abord, la salle étant située sous une impressionnante clé de voûte de 23 mètres, une coupole ouvragée voulue par l’architecte Jean-Germain Soufflot, à qui l’on doit le célèbre Panthéon à Paris. Puis pour sa déco ensuite et son mobilier réalisé sur-mesure, jusqu’aux fauteuils dont l’appui-tête offre l’inclinaison parfaite pour admirer le plafond. Enfin, pour sa carte inédite de cocktails, dont, par exemple cet été, des créations inspirées par les entrées estivales comme melon-jambon, tomate-burrata ou tapenade.
20, Quai Jules Courmont

Du bar le Dôme, il n’y a qu’à traverser une cour pavée pour se retrouver au Grand Réfectoire. Sous les voûtes de ce qui est en fait l’ancien lieu de restauration des sœurs de l’hôtel Dieu et des soignants, 250 ans d’histoire vous contemplent. Vitraux, boiseries et tribune où étaient lues les prières pendant les repas côtoient une décoration moderne mais respectueuse de ce bâtiment classé. Dans l’assiette, la messe est désormais dite par Marcel Ravin, chef d’origine martiniquaise, qui propose une cuisine bistronomique métissée et gourmande à souhait inspirée par les saisons. Lors de ma visite, la salade de haricots verts et abricots, burrata, vinaigrette moutardée au sirop de batterie, suivie d’un poulpe et courgettes grillés, vierge épicée à l'aubergine, riz vénéré, graines de courges avant, en dessert, un parfait mangue, perles au lait de Coco, ananas m’a fait voyager.

A la fin du repas, il suffit de grimper quelques marches pour atteindre l’Officine, le bar à cocktails jazzy du lieu, et sa terrasse avec vue imprenable sur le Dôme de l’hôtel situé pile en face.
3, Cours Saint-Henri, Grand Hôtel Dieu

Si une nuit dans l’une des superbes chambres de l’Hôtel Intercontinental et ses fenêtres de sept mètres de haut avec vue sur le Rhône est hors budget, on traverse le pont de la Guillotière pour rejoindre le Mama Shelter, ses chambres design et son petit-déjeuner gargantuesque.

Dans le quartier de Confluences, l’hôtel MOB, sa philosophie écolo et sa cantine italienne bio est aussi un bon plan.
13 rue Domer