Peur de nuire à la réputation
UBS expulse des clients de Credit Suisse

Après le rachat de Credit Suisse, l'UBS a pu consulter les dossiers de ses clients. Par crainte de nuire à sa réputation, elle se sépare désormais d'une partie de ses clients.
Publié: 30.07.2023 à 20:15 heures
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Dernière mise à jour: 30.07.2023 à 21:12 heures
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L'UBS fait le ménage parmi les clients du Credit Suisse qu'elle trouve trop dangereux pour sa réputation.
Photo: keystone-sda.ch
Patrik Berger

Un certain nombre de clients privés internationaux de Credit Suisse doivent chercher une nouvelle banque. Les clients russes seraient particulièrement concernés. Dans ce domaine, l'UBS, qui a repris le CS, voudrait se séparer de 50 à 75% de la clientèle de CS. Cette affaire est trop délicate pour l'UBS. La grande banque est devenue méfiante après avoir eu accès aux dossiers des clients de Credit Suisse.

On ne sait pas encore de quels Russes il s'agit exactement. Selon les informations, ce sont surtout des clients russes offshore qui seraient concernés. Le CS s'occupe aujourd'hui de personnes privées fortunées ayant un passeport russe depuis la Suisse. Selon des initiés, l'UBS ne veut pas non plus reprendre certains clients de CS dans d'autres régions. Mais il s'agirait ici apparemment de cas isolés pour lesquels l'UBS craint des dommages de réputation.

Des rendements supérieurs à la moyenne

L'UBS ne souhaite pas s'exprimer longuement sur le sujet. Mais elle met l'accent sur le fait qu'elle a un profil de risque plus conservateur que le CS. Et un «appétit pour le risque plus faible». Elle déclare en outre qu'elle veut «ancrer ses principes de gestion des risques ainsi que sa culture d'entreprise dans l'ensemble de l'organisation combinée».

L'UBS est depuis longtemps très prudente dans ses affaires avec les clients russes. Même si les gros sous l'attiraient, après que le président Vladimir Poutine ait promis «une nouvelle ère de prospérité». «Notre compliance était déjà très méfiante à l'égard de la Russie, au grand dam de nombre de nos conseillers à la clientèle», explique un banquier dans le rapport.

L'UBS a maintenu sa position prudente jusqu'à aujourd'hui. Elle ne s'engage plus dans de nouvelles affaires avec des Russes. Ce n'est pas le cas du Credit Suisse, qui a réalisé des rendements supérieurs à la moyenne en Russie.

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