Vous prévoyez d’accueillir votre premier enfant prochainement? Si oui, il se peut que vous vous demandiez ce que l’arrivée de ce petit bout de chou va changer dans le budget de votre couple et comment vous pourriez vous y préparer au mieux. À l’inverse, peut-être vous sentez-vous un peu dépassé ou carrément angoissé par ces changements à venir et ne savez pas bien par où commencer.
Afin d’aborder cette période le plus sereinement possible, mais aussi d’anticiper certains postes de dépenses, Mélanie Dieguez, cheffe du secteur Intervention et Orientation sociale au sein de Caritas Vaud, vous aide à y voir plus clair.
Établir un budget avant et après bébé
Comme pour assainir ses finances personnelles, Mélanie Dieguez conseille de réaliser une sorte d’état des lieux financier: «La première étape consiste à établir son budget actuel pour ensuite être en mesure d’estimer l’impact que pourra avoir l’arrivée d’un enfant sur le plan financier». Plus facile à dire qu’à faire? Pour vous y retrouver, la spécialiste liste les différents points ou postes de dépenses à avoir en tête au moment de poser vos frais actuels et futurs sur le papier:
Lister les dépenses du quotidien
Si vous prévoyez de devenir parents dans un avenir proche et que vous souhaitez anticiper au mieux les choses, Mélanie Dieguez propose de commencer par se renseigner sur la quantité approximative de couches, de lait infantile ou de mobilier spécialisé que vous devrez acheter, dans le but d'estimer les dépenses quotidiennes avec un nouveau-né (pour le dire de manière plus triviale ou pragmatique, c'est selon, il s'agit de calculer le coût d’un enfant): «Ces coûts peuvent varier selon la famille: est-ce qu’on achète beaucoup de vêtements, en magasin ou de seconde main, quel lit, table à manger ou poussette va-t-on choisir...», précise Mélanie Dieguez.
À ces dépenses du quotidien, il faut également penser à ajouter les frais d’assurance maladie de votre bébé: «Dans le cadre de l'assurance maladie, il n'y a pas de franchise à débourser pour les enfants, mais il vous restera très certainement la quote-part à payer, puisqu’on sait qu’un enfant est fréquemment malade les premières années de sa vie», explique la spécialiste.
Déménager ou pas?
Si vous habitez dans un deux pièces, peut-être vous posez-vous la question, malgré la situation actuelle peu favorable en Suisse, d’un éventuel déménagement avant d’agrandir votre famille: «Là aussi, et même si cela peut sembler évident, la potentielle augmentation de loyer doit être prise en compte».
Estimer la baisse de ses impôts
«Lorsqu'on a un enfant à charge, le montant de nos impôts baisse. Il est possible d’effectuer une simulation afin de se faire une idée du nouveau montant à payer», explique Mélanie Dieguez qui ajoute néanmoins une mise en garde à cette réjouissante nouvelle: «Il faut toutefois garder en tête qu’une baisse d’impôts n’équivaut pas forcément à une plus grande capacité financière en raison de tous les nouveaux frais qui vont avec l’arrivée d’un enfant, par exemple les frais de garde».
Diminuer son temps de travail?
Avant de demander à votre employeur de passer à 80% ou même à mi-temps, et pour autant que cela soit envisageable, Mélanie Dieguez conseille d’établir le revenu qui serait le vôtre si l’un de vous deux, ou les deux, diminuait son taux d’activité: «On peut là aussi faire des simulations et comparer les différentes options disponibles en intégrant les charges relatives à l’enfant à naitre: avez-vous meilleur temps de baisser votre temps de travail afin de réduire vos frais de garde dans le public ou cette option n’est-elle pas forcément intéressante (ou même possible) pour vous?»
À la crèche ou chez papy et mamie?
Autre grand poste de dépense allant de pair avec l’arrivée d’un enfant: les frais de garde devraient, eux aussi, idéalement être budgétés: «Les grandes villes proposent le plus souvent des plateformes permettant d’estimer le tarif d’une prise en charge en crèche publique selon votre revenu», indique Mélanie Dieguez.
De la même manière, et bien que les coûts s’avèrent le plus souvent bien supérieurs, la spécialiste conseille aux futurs parents de se renseigner sur les tarifs des crèches privées dans le cas où ils seraient amenés à y inscrire leur enfant dans l’attente d’une place au sein de la crèche de leur commune: «Dans des villes comme Genève ou Lausanne, il faut parfois patienter longtemps pour se voir attribuer une place en crèche et, en plus, il n’y a souvent qu’une ou deux dates de rentrée par an. Pour ces raisons, de nombreux couples sont obligés de se tourner, au moins temporairement, vers des moyens de garde privés bien plus onéreux qui viennent parfois grever leur budget», déplore Mélanie Dieguez.
Et les grand-parents? Selon des chiffres de l’Office fédéral de la statistique parus en mai dernier, en 2022, environ 35% des parents d’enfants de moins de quatre ans se sont tournés vers leurs propres parents. Une solution permettant certes d’économiser d’importantes sommes d’argent, mais qui peut s’avérer irréalisable pour certaines familles.
Ne pas hésiter à demander conseil
Pour autant, se retrouver seul face à sa feuille de calcul peut provoquer son lot de sueurs chez certains d’entre nous qui ne savent pas par où commencer, ont peur de se tromper ou ne disposent pas du temps nécessaire pour se livrer à une telle activité de budgétisation:
«Le but n’est pas de mettre la pression aux futurs parents en leur disant que c’est une nécessité absolue, mais c’est clair que si on a la possibilité de se pencher sur ses comptes avant l’arrivée de l’enfant et d’effectuer quelques simulations, cela peut éviter par exemple de diminuer son taux d’activité de manière trop drastique pour ensuite réaliser qu'on ne s’en sort pas, même avec les baisses d’impôts», explique Mélanie Dieguez, qui conseille de demander, au besoin, l'aide professionnelle de spécialistes qui vous aideront à y voir plus clair et vous informeront sur vos éventuels droits à l’obtention de prestations complémentaires de famille, comme des allocations ou des subsides d’assurance maladie.
Service de conseil de manière de budget de la Fédération romande des consommateurs
Outil d’estimation des tarifs des crèches (Vaud)
Outil d’estimation des tarifs des crèches (Genève)
Simulateur de prestations complémentaires familiales (Vaud)
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